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Benban, cité de la lumière

Yasser Moafak, Mardi, 31 juillet 2018

Avec un coût de 4 milliards de dollars et une capacité de production de 2 000 MW, le méga-complexe solaire de Benban change le visage d’une Haute-Egypte, délaissée depuis des années.

Benban, cité de la lumière

Assouan,

De notre correspondant —

Le président de la République, Abdel-Fattah Al-Sissi, a donné, la semaine dernière, le coup d’envoi de la sous-station Benban 1. Cette station d’un coût de 250 millions de L.E. doit relier au réseau national d’électricité le méga-complexe solaire installé dans le village de Benban à l’ouest d’Assouan. Cette sous-station est l’une parmi 4 autres. D’une capacité de 22 KV et de 525 MW, elle accueille l’électricité produite par une compagnie qui travaille dans le projet depuis le début de 2018. « Les trois autres sous-stations devront entrer en service à la fin de cette année. Leur coût a atteint près d’un milliard de L.E. », précise l’ingénieur Gamal Abdel-Réhim, président de la Compagnie égyptienne pour le transfert de l’électricité. Par ailleurs, le président du secteur de la Haute-Egypte au sein du ministère de l’Electricité, l’ingénieur Sami Abdou, explique que 32 compagnies égyptiennes et étrangères investissent dans ce méga-complexe solaire qui doit produire 2 000 MW, soit 90 % de la production du Haut-Barrage. Deux dans la première phase et 30 dans la seconde. La première compagnie a déjà commencé à produire l’électricité en janvier dernier alors que la seconde commencera à la fin de l’année. « Les 30 compagnies de la seconde phase ont commencé durant les dernières semaines les travaux d’infrastructure, d’aplanissement des terrains afin de commencer la génération de l’électricité d’ici mi-2019 selon un calendrier déterminé. Chaque compagnie devra produire 50 MW qui viendront rejoindre le réseau national d’électricité. C’est pourquoi ce projet national représente un nouveau Haut-Barrage dans le gouvernorat d’Assouan », ajoute-t-il.

Un nouveau Saïd

Benban, cité de la lumière
La première école technique spécialisée dans l’énergie a ouvert ses portes à Benban.

Composé de 40 lots de terrains, le parc s’étend sur une superficie totale d’environ 37,2 km2. Le site bénéficie de l’un des plus grands taux d’ensoleillement de la planète, entre 8,5 et 9 kWh/m2/jour. De plus, il se trouve à proximité du Haut-Barrage, ce qui réduit le coût du raccordement au réseau national d’électricité. « La Cité de la lumière, ce méga-projet national qui a vu le jour après la révolution du 30 juin, s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale visant à fournir l’énergie aux projets de développement et aux citoyens aux coûts les plus bas. Le projet crée un nouveau Saïd, cette région qui a souffert longtemps de la négligence. Notre objectif est de créer une véritable ville. Nous avons demandé aux compagnies de construire des logements pour les ouvriers qui seront au nombre de 5 000. Nous avons exigé que la priorité soit accordée aux habitants de Benban puis à ceux du gouvernorat d’Assouan dans le recrutement de la main-d’oeuvre », a précisé le gouverneur d’Assouan, le général Magdi Hégazi. Et d’ajouter qu’une plaque solaire se trouve sur le toit du bâtiment du gouvernorat d’Assouan depuis janvier 2016. Elle a été installée par le ministère de la Production militaire avec un coût de 3,3 millions de livres et une capacité maximale de 100 kW. « L’objectif est de réduire la consommation actuelle d’électricité de 30 %. Nous aspirons à ce qu’Assouan devienne le centre des investissements mondiaux dans le domaine de l’exploitation de l’énergie solaire. De grandes facilités sont accordées aux investisseurs pour les encourager à venir à Assouan », a ajouté le gouverneur d’Assouan. Mohamad Al-Husseini, responsable de l’investissement au sein du gouvernorat d’Assouan, lui, ajoute que « les 32 compagnies en charge du projet sont engagées dans une course contre la montre afin de respecter le calendrier, surtout après que le ministère de l’Electricité et de l’Energie eut terminé, via la Compagnie nationale égyptienne de transfert de l’électricité, les projets de raccordement des centrales solaires de Benban au réseau national d’électricité ».

Des écoles pour enseigner la technologie solaire

Benban, cité de la lumière
Cette première sous-station travaille d’une capacité de 22 KV et 525 MW.

Pour fournir une main-d’oeuvre spécialisée, la première école secondaire technique spécialisée dans la technologie de l’énergie solaire en Egypte et au Moyen-Orient a ouvert ses portes dans le village de Benban l’année dernière avec 6 classes. Huit autres classes réparties sur les zones éducatives du gouvernorat d’Assouan accueilleront les élèves à partir de la prochaine année scolaire. 300 élèves ont déjà rejoint ces classes qui proposent 4 spécialités techniques pour former des techniciens capables de travailler dans les stations d’énergie solaire. « Il s’agit d’intégrer de nouveaux systèmes éducatifs basés sur la technologie pour créer une révolution dans l’enseignement technique afin d’assurer les besoins du marché du travail », précise Dr Al-Sayed Al-Fayoumi, sous-secrétaire du ministère de l’Education au gouvernorat d’Assouan. De plus, cette école a réalisé le rêve des jeunes filles du village qui y ont trouvé une place, malgré les idées désuètes contre le travail de la femme. En effet, lors de l’admission, l’administration a tenu à ce que la moitié des élèves de l’école soit des filles.

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