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Trois puissances incontournables

Aliaa Al-Korachi, Mardi, 28 mai 2013

Armes nucléaires, F-16, brouilleurs GPS ou drones Mohajer-B, les armées israélienne, turque et iranienne rivalisent en moyens financiers et nouvelles technologies pour rester les plus puissantes de la région. Le point sur les armements.

Puissances
Forte de 600 000 hommes l'armée iranienne est l'une des plus puissantes de la région.

Turquie : 800 000 hommes et technologies occidentales

Héritière de la longue histoire militaire de l’empire ottoman, l’armée turque, formée de 800 000 militaires, occupe aujourd’hui la 6e armée en termes d’effectifs au niveau mondial. Elle est aussi la 2e armée en effectifs de l’Otan, après l’armée américaine.

Son adhésion à l’Otan en 1951 a fortifié sa présence militaire, ayant pour mission de contrôler trois zones essentielles du dispositif de défense occidentale : les détroits, l’Anatolie orientale et le Proche-Orient. Son armée de terre reste la mieux dotée en raison de ses affrontements quotidiens, depuis près de 30 ans, avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan.

Grâce à ses atouts géographiques, les forces navales turques sont les plus puissantes de la Méditerranée orientale. Les sources d’équipements technologiques de l’armée sont diverses. A côté des Etats-Unis, elle reçoit des technologies militaires d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie, de Corée du Sud, de Chine, de Russie et d’Israël.

La Turquie fait aussi de grands pas dans l’industrie défensive pour réduire sa dépendance vis-à-vis du matériel militaire acheté à l’étranger. Ses achats directs d’armes de l’étranger ne constituent aujourd’hui plus que 10 % de ses besoins.

Ses entreprises produisent divers matériels « Made in Turkey » sous licence : chasseurs F-16 américains, fusils d’assaut allemands Hk33, véhicules tout-terrain britanniques, canons suisses et même de l’électronique israélienne. La Turquie a le 15e plus important budget de la défense au monde. Les forces armées turques ont été formées et armées selon une stratégie appelée « type deux et demie », à savoir être prêtes à mener une guerre à grande échelle simultanément sur deux fronts différents et une guerre interne l

Iran : deux armées, missiles longue portée et nouveaux drones

L’armée iranienne se compose de deux groupes distincts. L’armée régulière estimée à environ 600 000 militaires et les Pasdarans ou les Gardiens de la révolution, un corps d’élite créé après la révolution de 1979. Cette force de 120 000 hommes est plus puissante et mieux équipée que l’armée régulière. Elle est répartie en quatre corps comprenant quatre divisions blindées et six divisions d’infanterie et représente une entité entièrement indépendante de l’armée régulière avec son propre budget, sa marine, son armée de l’air et ses forces terrestres.

L’armée iranienne, quasiment détruite au cours de la guerre contre l’Iraq, s’est lancée depuis 1998 dans une politique de réarmement auprès de nouveaux fournisseurs, et plus particulièrement la Russie, la Chine, la Corée du Nord et la Pologne, faisant ainsi un bond gigantesque de plus de 30 ans dans son développement. En mars 2012, Téhéran a augmenté son budget militaire de 127 %, s’élevant ainsi à environ 12 milliards de dollars.

Aujourd’hui, l’armée iranienne possède des systèmes de télécommunication avancés et très puissants capables de détecter des chasseurs basse altitude à plus de 700 km des frontières iraniennes. Elle possède également des brouilleurs de satellites GPS rendant aveugle toute frappe sur le territoire national.

L’Iran dit disposer de 2 000 missiles d’une portée de 2 000 km. L’embargo international imposé à Téhéran n’a jamais freiné son ambition militaire de posséder l’arme nucléaire, mais la réalité de sa capacité militaire est peu connue. Le 18 avril, lors de la fête annuelle de ses forces armées, l’Iran a dévoilé ses dernières réalisations en matière de défense, le drone nommé Epopée faisant partie de la dernière génération d’appareils sans pilote, le Hazem-3 (solide) et le Mohajer-B (migrateur) sont des appareils « tactiques et de combat » l

Israël : Têtes nucléaires et missiles antimissiles

L’armée israélienne fête ces jours-ci son 65e anniversaire. Sans aucun doute, cette armée est la mieux équipée de la région, grâce au soutien américain. Les Etats-Unis et Israël ont conclu un traité officiel en vertu duquel Tel-Aviv a accès à pratiquement toutes les données ultra-secrètes de la technologie militaire américaine.

Les aides militaires américaines à Israël sont évaluées à 3 milliards de dollars. L’armée de l’air est sans doute le point fort de Tsahal, elle comprend plus de 370 avions de combat modernes, notamment des F-16 et des F-15. L’armée de l’air israélienne se démarque également grâce aux nombreux drones (avions sans pilote) d’attaque, et de reconnaissance qu’Israël produit et utilise en grande quantité. Les lanceurs multi-roquettes et les missiles antimissiles sont un autre point fort pour Israël.

Tsahal est la seule armée de la région à pouvoir évaluer en temps réel l’impact de ses armes et les dommages causés grâce à des systèmes ultra-performants qui lui permettent de rectifier très vite les techniques de mise à feu ou de ciblage. Son armement nucléaire reste toujours un grand secret, mais les experts s’accordent sur une capacité atomique d’Israël de 200 bombes. Le budget de l’armée israélienne se situe au 4e rang dans la région du Proche-Orient (derrière l’Arabie saoudite, la Turquie et les Emirats arabes unis) .

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