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Les activistes ne baissent pas les bras

Chaïmaa Abdel-Hamid, Lundi, 13 mai 2013

Depuis la révolution et l'accession de Morsi au pouvoir, la mobilisation contre les détentions arbitraires s'accentue. Les cam­pagnes médiatiques ont pour but de sensibiliser l'opinion.

Hanharrarhom
La campagne « Hanharrarhom » (on va les libérer) est la dernière menée contre la détention politique. (Photo: Hicham Mohamad )

« Non au jugement des civils par des militaires »

C'est la plus grande campagne lancée il y a deux ans contre les arrestations de civils et leur juge­ment par des militaires. Tous les détenus avaient été libérés sauf le jeune Amr Al-Béheiri qui fut jugé devant un tribunal militaire et condamné à 5 ans de prison mili­taire. Le cas de Amr Al-Béheiri fut l’étincelle qui a poussé un grand nombre de jeunes, d’activistes, d’avocats et de journalistes à déclen­cher une vaste campagne média­tique pour le défendre ainsi que tous les civils jugés militairement.

Aujourd’hui, rien n’a changé. La mobilisation se poursuit. Selon Mona Seif, membre de cette cam­pagne, les injustices des militaires continuent toujours sous le régime du président Morsi. A commencer par le Parlement dissous qui a choi­si d’adopter des modifications législatives proposées par la junte militaire elle-même. Le Parlement a ignoré le projet des « victimes de procès militaires », proposé par la campagne qui visait à mettre fin aux violations des droits des victimes.

Avec l’arrivée du président Morsi au pouvoir, un comité a été formé pour examiner les dossiers de civils poursuivis militairement. Une grâce présidentielle devait mettre fin à la détention de 500 civils emprisonnés suite à des procès militaires. Mais ces promesses sont tombées dans l’oubli. Seuls quelques-uns ont été libérés car ils ont été médiatisés. Près de 2 000 personnes, dont des enfants, croupissent toujours dans les prisons militaires.

L’actuelle Constitution est venue mettre de l’huile sur le feu. Dans la première ébauche de cette loi fon­damentale, il est interdit de présen­ter des civils devant une cour mili­taire. Puis, dans la copie finale, cette clause avait complètement dis­paru. L’article 198 a été remplacé par l’article 197 qui donne le droit à l’armée d’intervenir dans la formu­lation des lois concernant la justice militaire à travers le Conseil de la défense.

Ainsi, l’objectif de la campagne n’a pas pris fin avec le départ des militaires, puisque les Frères ont choisi d’être du côté de l’armée et non de celui du peuple qui les a élus.

« On va les libérer »

La campagne « Hanharrarhom » (on va les libérer) est une campagne menée pour la libération des détenus politiques. Il s’agit de la dernière campagne menée contre la détention politique des citoyens. Des partis, tels que Al-Dostour, Al-Masréyine Al-Ahrar, le mouvement du 6 Avril, l’Union des forces révolutionnaires et d’autres viennent de lancer cette cam­pagne mercredi dernier. Ils protestent contre les arrestations en masse d’ac­tivistes et de citoyens.

L’activiste Chadi Al-Ghazali Harb, l’un des fondateurs de cette cam­pagne, a diffusé un film documentaire montrant des cas de torture de civils, lors de la conférence du lancement de la campagne. « Les Frères savent bien que les jeunes révolutionnaires sont la seule entrave pour mettre en oeuvre leurs plans et voler la révolu­tion. Grâce à leur procureur privé, les Frères tentent d’arrêter tous les acti­vistes politiques qui protestent contre le régime ».

Vendredi 17 mai. C’est le rendez-vous lancé par cette campagne pour « rectifier l’itinéraire de la révolu­tion » à travers une énorme manifes­tation intitulée « Pour sauver l’Egypte », place Tahrir. Une mani­festation qui, selon ses initiateurs, se prolongera jusqu’à la « libération de la patrie du régime des Frères ».

« La brise de la liberté »

C’est la campagne la plus courte qui ait vu le jour. Elle n’a duré qu’un seul jour mais elle a pourtant eu un large écho dans la rue égyptienne. Cham Al-Nassim, ce jour férié du 6 mai dernier, fut l’occasion pour le lancement de la campagne « Nassim Al-Horriya » par le mouvement du 6 Avril. En soutien aux détenus, les membres du mouvement se sont ren­dus dans tous les jardins et parcs publics et dans différents gouverno­rats pour distribuer les photos des jeunes détenus. Moustafa El-Hagari, porte-parole du mouvement, a affir­mé que les citoyens devaient connaître les détenus pour comprendre pour­quoi ils sont arrêtés. Dans un commu­niqué, le mouvement a déclaré que ses membres ne resteraient pas les bras croisés face aux arrestations arbitraires du régime.

« Front pour la défense des manifestants d’Egypte »

C’est une campagne un peu diffé­rente des autres. Il s’agit d’un front de volontaires qui fournissent un soutien juridique aux citoyens qui participent à des rassemblements pacifiques tels que les grèves, les sit-in et les mani­festations.

Il renferme près de 35 organisations de défense des droits de l’homme, des comités des libertés et un grand nombre de militants de la société civile. Ce front se charge de dispenser un soutien juridique aux personnes concernées, ainsi que de documenter toutes les violations commises par les autorités l

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