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Mamdouh Al-Sheshtawi : Aujourd’hui, nous sommes en première année de démocratie 

Doaa Badr, Mardi, 05 décembre 2017

Mamdouh Al-Sheshtawi, directeur exécutif du Comité olympique égyptien, donne son avis sur les élections des clubs et des fédérations qui se sont achevées le 30 novembre dernier.

Mamdouh Al-Sheshtawi : Aujourd’hui, nous sommes en première année de démocratie
Mamdouh Al-Sheshtawi

Al-Ahram Hebdo : Comment avez-vous trouvé les élections des clubs et des fédéra­tions cette année ?

Mamdouh Al-Sheshtawi: Je suis totalement satisfait de ces élections. Aujourd’hui, nous sommes en première année de démocratie. Nous nous trouvons au milieu d’une époque historique. Une ère pleine de démocratie avec des règlements adaptés à ceux du Comité olympique international. Il faut savoir qu’au début, il y avait des inquiétudes que les élec­tions des clubs et des fédérations soient organi­sées avant l’élection présidentielle, mais le ministre de la Jeunesse et du Sport, Khaled Abdel-Aziz, et le président du Comité olym­pique égyptien, Hicham Hatab, ont insisté pour que les élections aient lieu aux dates prévues.

— Comment s’est déroulé le processus électoral ?

— Le parlement égyptien avait approuvé le nouveau projet de loi du sport le 7 mai dernier, une loi qui comporte 96 clauses. Tout de suite, le ministre de la Jeunesse et du Sport, Khaled Abdel-Aziz, a invité les clubs et les fédérations à organiser leurs élections dans un délai de 6 mois, avant le 30 novembre 2017. Les clubs et les fédérations ont invité à leur tour leur assemblée générale à approuver le règlement ou à le changer. Puis, ils ont organisé leurs élections pour commencer une nouvelle ère pour le sport égyptien.

— Les élections de 2017 ont témoigné d’un record en ce qui a trait au nombre de participants …

— Vraiment, ces élections ont vu un rassem­blement jamais vu. La participation a réalisé des records sans précédent dans les élections égyptiennes. Par exemple, au club Zamalek, 43600 membres ont participé aux élections, soit un chiffre record. Nous avons vu une grande pré­sence dans des clubs qui n’étaient pas habitués à ces records, comme Héliopolis, Al-Zohour, Al-Guézira ou Sporting d’Alexandrie. De plus, la participation était encore plus grande dans les clubs des gouvernorats comme Mahalla, Gharbiya, Assiout et Ménoufiya. Par exemple, au club de Samannoud (Gharbiya), la présence était de 97%. Ainsi, ces élections constituent une bonne indication avant l’élection présiden­tielle.

— Selon vous, pourquoi cette mobilisa­tion ?

— Nous devons souligner deux facteurs importants. D’un côté, il y a la grande partici­pation, et d’un autre côté, le grand nombre de candidats. Certains clubs ont témoigné de la candidature de 6 listes avec 6 candidats pour le poste de président, comme au club Al-Chams. Ce phénomène est dû à plusieurs raisons. Premièrement, le nou­veau projet de loi sur le sport qui a mis toute l’autorité aux mains de l’assemblée générale. Selon la nouvelle loi, seule l’assemblée générale possède l’autorité d’éta­blir le règlement du club. Donc, les membres de l’assemblée générale ont senti qu’ils avaient le contrôle et que leur mot pou­vait faire la différence, c’est pourquoi ils ont participé aux élections en masse. Deuxièmement, la nouvelle loi a ouvert la porte à l’investissement dans les clubs et les fédérations, ce qui a augmenté le nombre de candidats. Troisièmement, il y a un nouveau système qui régit les recours ayant trait au processus électoral. Les recours ne se font pas devant les tribunaux égyptiens ordi­naires (qui prennent parfois des années pour prendre une décision), mais devant le Centre de règlement qui se trouve au Comité olym­pique égyptien et qui prend les décisions très vite. Par exemple, le Centre de règlement vient de dissoudre la Fédération égyptienne de bas­ket-ball, un mois seulement après les élections.

— Ce centre de règlement a suscité une controverse à cause de sa relation avec le Comité olympique égyptien …

— Il n’existe aucune relation entre le Comité olympique et le Centre de règlement. Ce centre est dirigé par des juges totalement indépen­dants du Comité olympique qui ne possède aucune autorité. Actuellement, le Centre de règlement se trouve au sein du Comité olym­pique, mais c’est une situation temporaire.

— A la fin des élections, comment les jugez-vous ?

— A la fin des élections, nous devons éva­luer toute l’opération électorale. Il existe des points forts et des points faibles. Nous devons étudier les points faibles afin de les changer à l’avenir. Il faut savoir que nous pourrons demander une modification du projet de loi à n’importe quel moment. Par exemple, le parle­ment vient d’approuver une modification du projet de loi pour interdire aux membres du corps judiciaire de se présenter en tant que candidats aux élections des clubs et des fédéra­tions. Cela prouve que les lois peuvent être changées.

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