« L’Iran est un grand pays », a réagi le président sortant Hassan Rohani sur son compte Twitter après sa victoire. « C’est vous les vrais vainqueurs de l’élection. (...) Je tiendrai les promesses que je vous ai faites », a-t-il aussi ajouté. Hassan Rohani se présentait comme le candidat de la jeunesse, des réformateurs et des libéraux. Connu pour sa tenue religieuse, moins rugueuse : turban blanc, fines lunettes et son sourire avenant derrière sa barbe grisonnante, c’est surtout sa personnalité modérée qui a poussé à sa réélection. Il pourra donc continuer sur sa ligne réformiste sur le plan non seulement politique, mais aussi culturel et social, et continuer d’ouvrir l’Iran au monde. Elu en 2013, il a consacré la majeure partie de son premier mandat à la négociation d’un accord nucléaire historique avec six grandes puissances, dont les Etats-Unis, ennemi de l’Iran depuis la Révolution islamique de 1979. En échange d’une levée partielle des sanctions internationales qui frappaient l’Iran depuis près de 10 ans, Téhéran s’est engagé à limiter son programme nucléaire à des fins strictement civiles. Cet accord n’a pas attiré les investissements étrangers espérés et n’a pas eu d’impact direct sur la vie quotidienne des Iraniens qui restent durement frappés par le chômage, surtout chez les jeunes, qui touche 12,5 % de la population et 27 % des jeunes. Il reste d’ailleurs très critiqué sur son bilan économique, et les conservateurs l’ont beaucoup attaqué sur ce point pendant la campagne. Il a en revanche, lors de son mandat, permis à l’Iran d’entamer son retour sur la scène internationale, une politique d’ouverture qu’il entend poursuivre lors de son second mandat. L’hodjatoleslam (titre intermédiaire dans le clergé chiite) Rohani, qui vient de fêter ses 67 ans, reste pourtant un pur produit de la révolution khomeyniste de 1979. Il est marié, a quatre enfants et est titulaire d’un doctorat de droit de l’Université de Glasgow. Surnommé le cheikh diplomate, il est à la fois homme d’Etat, diplomate et universitaire. Membre du Conseil suprême de la défense durant les huit années de guerre avec l’Iraq, il a été également commandant des forces aériennes de 1986 à 1991. Secrétaire général du Conseil suprême de sécurité nationale pendant 16 ans, il a occupé le poste-clé de négociateur en chef sur le dossier nucléaire avant de se présenter enfin à l’élection présidentielle. En 2013, Hassan Rohani avait été élu dès le premier tour en récoltant au total plus de 18,6 millions des voix, soit 50,71 % des bulletins exprimés.
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