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Ghazi Hamad : Notre image est blanchie et l’ambiance actuelle est plutôt positive

Samar Al-Gamal, Mardi, 31 janvier 2017

Ghazi Hamad, ministre adjoint des Affaires étrangères du Hamas et ancien président de l'Autorité des postes-frontières dans la bande de Gaza, évoque une amélioration des relations avec Le Caire.

Ghazi Hamad : Notre image est blanchie et l’ambiance actuelle est plutôt positive
Ghazi Hamad

Al-Ahram Hebdo : Après la visite d’une de ses délégations au Caire, le Hamas parle d’une amélioration de ses relations avec Le Caire. Pensez-vous qu’il y ait un véritable changement, surtout que c’est la première visite d’une délégation du Hamas au Caire depuis 10 mois ?

Ghazi Hamad : Tout au long de cette période, nous étions en contact avec les responsables égyptiens. Moussa Abou-Marzouk était en Egypte pour discuter de tous les détails liés à la présumée ingérence du mouvement dans les affaires égyptiennes ou dans le Sinaï, concernant les mouvements armés y opérant. Je pense que cette question a été clarifiée et aucune de ces charges n’a été prouvée. Preuve en est qu’aucun membre du Hamas n’a été arrêté ou accusé par les autorités égyp­tiennes. Je crois que cette visite est importante. Elle prouve que le Hamas a réussi à expliquer sa position à l’Egypte et désormais notre image est blanchie et l’am­biance actuelle est plutôt positive.

— Mais Le Caire demande au Hamas de lui livrer des fugitifs probablement impliqués dans des attentats terroristes ...

— Notre position est claire et inchangeable, nous refusons qu’un habitant de la bande de Gaza représente une menace pour l’Egypte. Nous ne permettrons pas non plus que Gaza devienne un refuge pour les fugitifs du Sinaï. Même si Le Caire est responsable d’assurer la sécurité des frontières du côté égyptien, nous nous sommes également engagés à les sécuriser de notre côté. Nous avons donc déployé plus de gardes-frontières et je pense qu’à présent la situation à nos frontières avec l’Egypte est calme et sous contrôle.

— Mahmoud Al-Zahar, le cadre du Hamas, parle de diffé­rends avec Le Caire. Y a-t-il toujours des questions en sus­pens ? Et si oui, lesquelles ?

— Les questions en suspens devraient être discutées rapide­ment. Il y a environ 3 mois, une délégation du Hamas devait se rendre au Caire pour discuter des demandes égyptiennes, mais cette rencontre n’a pas eu lieu. Cette dernière visite est donc complé­mentaire des discussions qui étaient déjà en cours. Elle s’ajoute aux démarches entamées par Le Caire avec des représentants de Gaza dans les dossiers écono­miques, médiatiques et avec cer­taines ONG. Dans ce contexte, il semble y avoir un renouvellement de la politique égyptienne sur le dossier de Gaza concernant les échanges commerciaux et le sou­tien aux habitants du secteur. Les questions sécuritaires notamment dans le Sinaï et le problème des individus recherchés par les auto­rités égyptiennes ont été au coeur de plusieurs rencontres avec les Egyptiens et je pense que c’est désormais le seul problème entre Le Caire et la bande de Gaza.

— On remarque que le Hamas adopte un nouveau discours, cela est-il dû à la menace des groupes armés tel celui de Omar Abou-Hadid ?

— Je pense que la situation sécuritaire est sous contrôle et heureusement nous n’avons pas encore connu d’attentats. Les quelques groupes qui se disent salafistes ne peuvent plus agir face à une sécurité dominante. Certaines personnes essayent, mais notre position est claire. De plus, nous n’avons aucun intérêt à ouvrir d’autres fronts. Notre com­bat principal est l’occupation israélienne. De sérieux efforts ont été déployés pour que la sécurité égyptienne ne soit pas affectée et la stabilité dans la bande de Gaza se reflètera sur l’Egypte.

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