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Nemr Hamad, conseiller du président palestinien: « Obama a confirmé le soutien de l’Administration américaine à un Etat palestinien »

Osman Fekri, Mardi, 26 mars 2013

Nemr Hamad, conseiller politique du président palestinien et membre de la commission centrale du Fatah, évalue l’impact de la visite du président américain sur la question palestinienne.

Nemr Hamad
Nemr Hamad

Al-Ahram Hebdo : Quels sont les résultats de la visite du président américain en Cisjordanie et de sa rencontre avec le président Mahmoud Abbas ?

Nemr Hamad : Sans aucun doute, la visite d’Obama est historique. Elle aura un impact positif sur la cause palestinienne. Le Moyen-Orient connaît actuellement de vastes muta­tions à la suite des révolutions du Printemps arabe et de la crise syrienne qui se complique de plus en plus. Ce qui a incité le courant pro-israélien au sein de l’Administration américaine à répandre dans les médias l’idée que la cause palesti­nienne ne figure plus en tête des priorités américaines. Cependant, la visite du président Obama est venue réfuter ces mensonges.

— Qu’y a-t-il de nouveau dans cette visite ?

Le président Obama a été reçu à Ramallah en grande pompe, dans un grand cortège alors que les drapeaux américains et palestiniens flottaient sur les voitures. Ceci représente une reconnaissance internationale de l’Etat de la Palestine et de l’Autorité palestinienne en tant qu’unique représentant du peuple palestinien. Sans oublier que cette visite survient à la suite de l’acceptation de la Palestine en tant que membre obser­vateur à l’Onu.

— Quels sont les sujets qu’Oba­ma a traités au cours de ses discus­sions avec Abou-Mazen ?

— Il a confirmé le soutien des Etats-Unis pour les droits légitimes des Palestiniens. Il a également déci­dé le retour des aides attribuées au peuple palestinien et à l’autorité, qui étaient suspendues depuis long­temps. Ce qui signifie que nous serons capables de verser les salaires des employés de l’Autorité palesti­nienne en Cisjordanie et à Gaza. Il a promis aussi de libérer les fonds palestiniens gelés par Israël comme les impôts.

— Peut-on dire que la visite d’Obama représente un nouvel élan pour le processus de paix au Moyen-Orient ?

Alors que nous étions face à des sanctions et des menaces de sus­pendre les aides à cause de notre requête auprès de l’Onu, la cause palestinienne est revenue au centre des intérêts de l’Administration amé­ricaine. De plus, le président améri­cain a demandé à son secrétaire d’Etat, John Kerry, de relancer le processus de paix selon de nouveaux mécanismes.

Qu’en est-il de la colonisation qui menace le processus de paix et les négociations avec Israël ?

— Concernant la colonisation, laissez-moi citer les propos du prési­dent américain. Il a affirmé que la poursuite de la construction des colonies menaçait la relance du pro­cessus de paix et entravait la solution des deux Etats. Concernant les négo­ciations, il a confirmé que son admi­nistration déploierait de grands efforts pour la reprise des négocia­tions entre les deux parties. Cependant, il faut préciser que nous n’accepterons la reprise des négocia­tions qu’à condition d’arrêter la colonisation.

— Qu’en est-il de la solution des deux Etats ?

— Le président Obama a confirmé le soutien de l’Administration améri­caine à l’Etat palestinien et au droit légitime du peuple palestinien de vivre sur ses terres et de bénéficier de toutes ses libertés. Il a déclaré avoir parlé des discussions avec les jeunes Israéliens au sujet des droits des jeunes Palestiniens. Il leur a expliqué aussi qu’ils ont le droit de défendre leur terre, leur culture et leur histoire. Ils ont le droit d’avoir une identité, un Etat ainsi que des libertés.

Quelle est votre impression la plus marquante sur la visite d’Obama en Cisjordanie ?

L’essentiel est qu’il ait confir­mé l’engagement américain envers la solution des Etats coexistants côte à côte dans la paix et la stabilité. Je suis optimiste, car cette visite confirme que la nouvelle Administration américaine oeuvre à la résolution du conflit israélo-pales­tinien. De plus, les déclarations du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, confirment le respect améri­cain pour tous les accords conclus, qu’il s’agisse de la feuille de route ou de la conférence d’Anapolis. En effet, nous luttons toujours pour l’instauration d’un Etat palestinien, géographiquement et politiquement, sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem comme capitale.

— Cette visite pourra-t-elle avoir un quelconque impact sur la réconciliation palestinienne ?

— La position américaine envers le Hamas n’a pas changé. C’est pourquoi il incombe au Hamas de changer son discours politique et de reconnaître que le représentant légi­time du peuple palestinien est l’Au­torité palestinienne. Nous sommes prêts à l’accueillir comme partie intégrante de cette autorité.

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