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Changement à la tête de la Ligue arabe

Samar Al-Gamal, Mardi, 01 mars 2016

L'Egypte a proposé la candidature d'un diplomate « d’une grande expérience » pour succéder à l’actuel secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, dont le mandat expire en juillet.

Changement à la tête de la Ligue arabe
Nabil Al-Arabi, Ahmad Aboul-Gheit et Sameh Choukri

Il a été informé à la dernière minute, précise une source diplomatique proche du secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi. En conséquence, il a annoncé qu’il ne briguerait pas de second mandat à la tête de l’organisation panarabe, en contradiction avec la coutume. « J’ai demandé au gouvernement égyptien de ne pas renouveler mon mandat », a indiqué Al-Arabi.

La déclaration de l’ancien chef de la diplomatie égyptienne intervient alors que Le Caire affichait son intention de « nommer un nouveau candidat de poids et d’expérience diplomatique pour succéder à Al-Arabi », dont le mandat expire en juillet. « Il est très déçu », ajoute la source, affirmant qu’Al-Arabi a pris note de la décision égyptienne assez tardivement et « via une capitale arabe » avant que le ministère des Affaires étrangères, suivi de la présidence, ne remercie Al-Arabi pour « ses efforts en faveur des questions arabes ». « Des consultations de haut niveau sont en cours pour obtenir l’appui arabe » au nouveau candidat, a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, sans le nommer. Pourtant, selon plusieurs sources diplomatiques, Le Caire a avancé le nom d’Ahmad Aboul-Gheit, ancien chef de diplomatie. Ce choix ne date pas d’hier, mais remonte au dernier sommet arabe tenu l’an dernier à Charm Al-Cheikh, lorsque Le Caire avait remis des messages aux délégations proposant la nomination d’Aboul-Gheit « à condition qu’ils soient lus par les ministres concernés dans leur capitale respective. Mais certains en ont dévoilé le contenu, ce qui a soulevé un tollé, car le nom d’Aboul-Gheit est intimement lié à Moubarak », précise un haut diplomate égyptien. Al-Arabi avait alors à l’époque brandi sa démission alors qu’il occupait le poste depuis 2011.

La tempête s’est calmée, mais il semble que 1e Caire a poursuivi discrètement son lobbying en faveur de l’ancien ministre « très apprécié par l’Arabie saoudite, de par ses positions anti-iraniennes », dévoile le diplomate parlant sous couvert d’anonymat.

Selon un autre diplomate égyptien, l’accord sur le nom d’Aboul-Gheit intervient dans le cadre d’un marché conclu avec l’Egypte qui lui permet de conserver le siège de la Ligue arabe en contrepartie de son abstention de nommer un candidat à l’Unesco et de son accord sur le nom du candidat qatari Hamah Al Kawari. Ce dernier fait déjà l’objet d’un consensus au sein des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) qui veulent en faire le candidat arabe en écartant également le nom du Libanais Ghassan Salama.

Depuis la fondation de la Ligue arabe en 1945, les Egyptiens ont toujours occupé le poste de secrétaire général, à l’exception du Tunisien Al-Chazli Klibi, qui a servi en 1979 après le transfert du siège de la Ligue à Tunis, pour protester contre la signature des accords de Camp David entre l’Egypte et Israël. Mais la Ligue arabe a été remise au Caire en 1990.

L’Egypte, qui s’oppose à l’idée de rotation du siège, comme l’exige certains pays arabes, semble avoir un autre nom au cas où Aboul-Gheit ne recueillerait pas l’appui nécessaire, ce qui semble aujourd’hui peu probable. Il s’agit de l’actuel ministre des Affaires étrangères Sameh Choukri, qui avait dévoilé à Al-Arabi la possibilité de lui succéder à la Ligue, selon des sources proches d’Al-Arabi. « Choukri ne parlait pas certes d’une succession dans l’immédiat. Il pensait qu’Al-Arabi conserverait son poste encore au moins un an », affirment les sources.

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