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Sur le terrain, qui fait quoi en Syrie ?

Hana Afifi, Mercredi, 16 décembre 2015

L'armée de Bachar Al-Assad

Plus de quatre ans après le déclenchement de la révolution syrienne le 15 mars 2011, l’armée de Bachar Al-Assad garde sous son contrôle environ 45 % du territoire. Elle est soutenue par la Russie, l’Iran et le Hezbollah libanais. En novembre, elle a notamment avancé vers le sud d’Alep, s’assurant le contrôle d’Hader et Tel Hadya, s’approchant de la route reliant les villes principales du nord. Les forces du régime contrôlent la plupart de la région ouest de la Syrie, depuis les frontières avec la Turquie jusqu’aux frontières avec la Jordanie dans le sud. Elles contrôlent les zones rurales au sud d’Alep au nord-ouest du pays, la plupart du gouvernorat de Hama, l’ouest de Homs, la capitale Damas et des endroits de ses zones rurales, le gouvernorat Suaida, et le tiers du gouvernorat de Daraa. Des frappes russes ont débuté en septembre dernier contre Daech et l’opposition armée.

Daech

Entré en combat en 2013, le groupe de l’Etat islamique, « Daech », dispose aujourd’hui de plus de 20 000 combattants et contrôle entre 35 % et 45 % du territoire syrien. Daech contrôle des régions rurales à Alep et s’étend sur de vastes territoires du désert dans le centre et à l’est du pays. Le groupe armé contrôle Reqa, la plupart de Deir Al-Zour, la ville Tadmor dans le gouvernorat de Homs, Dabeq. Il se bat contre le régime dans les zones rurales à l’ouest de Homs au centre et contre les Kurdes, à Hassakeh au nord-est.

Les Kurdes

Janvier 2015, les combattants kurdes peshmergas, aidés par les frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis, ont réussi à chasser Daech de la ville de Kobane (Ayn Al-Arab), dans le nord, après quatre mois de combats. Le parti principal des Kurdes est le parti de l’Union démocratique (PYD) avec son bras armé des Unités de protection des peuples (YPG). En octobre dernier, les Kurdes et des milices arabes et chrétiennes ont formé l’Alliance des forces démocratiques syriennes (FDS), pour combattre Daech. Les FDS sont soutenues par Washington.

L’opposition armée

Parmi l’opposition salafiste armée, Jaych Al-Fath est l’alliance militaire qui rencontre le plus de succès. Cette armée est notamment constituée du Front Al-Nosra et d’Ahrar Al-Cham. Le Front Al-Nosra est le bras d’Al-Qaëda en Syrie, et compte environ 15 000 combattants. L’alliance Jaych Al-Fath contrôle des endroits dans le nord-est du pays, des parties de la ville d’Alep, la plupart du gouvernorat d’Idlib, ainsi que les environs de Hama et de Lattaquié à l’ouest. En plus, le Front Al-Nosra contrôle des endroits dans le sud, le nord, le nord-ouest et le centre du pays, en plus de zones rurales aux alentours de Damas et de Homs. Sa plus forte présence est dans les zones rurales d’Idlib au nord, à Daraa et Qneitra au sud, en plus de Qalamoun, où se trouvent environ 3 000 combattants. Son allié Ahrar Al-Cham est soutenu par le Qatar et la Turquie.

Jaych Al-Islam est un autre groupe salafiste de l’opposition armée. Situé à Ghouta-Est près de Damas, il est composé de 25 000 combattants, qui lui ont permis de faire face à Daech dans cette région. Le groupe est soutenu par l’Arabie saoudite.

Al-Jabha Al-Janoubiya, combattants non-islamistes, sont présents dans le sud du pays notamment à Daria, Qneitra et Jolan, en plus de certaines zones rurales proches de Damas. Tout comme les combattants d’Al-Jabha Al-Chamaliya, qui assure le front nord, ce groupe n’est soutenu par aucune puissance étrangère et n’a donc que très peu de ressources.

L’Armée syrienne libre est, elle, formée d’anciens officiers de l’armée syrienne, qui combattent dans les rangs de divers groupes d’opposition, de manière dispersée. L’armée contrôle moins de 5 % du pays, des territoires dispersés entre le sud, le centre, le nord et la capitale. En 2013, cette armée contrôlait 20 % du territoire.

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