Contrairement à la coutume, les chefs d’Etats et de gouvernements ont inauguré la conférence de Paris sur l’environnement, au lieu de se contenter de parapher les recommandations finales. Les observateurs y ont vu un gage de sérieux et un message aux négociateurs, qui devraient aboutir à un accord global sur le réchauffement climatique.
L’Egypte, qui préside la Conférence Ministérielle Africaine sur l’Environnement (CMAE), représente en cette qualité le continent africain dans cette conférence. « En tant que représentante du continent africain, l’Egypte vient assurer que les pays africains sont unis dans leurs objectifs de défendre les intérêts du continent et de réaliser la prospérité de leurs populations. Il faut savoir que l’Afrique est le continent qui contribue le moins à l’émission de gaz à effet de serre, or, les pays africains sont ceux qui souffrent le plus de l’impact du changement climatique », a souligné Abdel-Fattah Al-Sissi dans son discours de la cérémonie d’inauguration de la COP21. Il ajoute que l’Afrique réclame l’adoption d’un accord international équitable et clair, qui soit contraignant pour tous. « L’accord attendu de Paris ne doit pas se concentrer sur la réduction des émissions des GES, mais doit parallèlement essayer de promouvoir les capacités d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement en fournissant le financement, l’assistance technique et l’accès aux technologies modernes », a poursuivi le président. Il a fait référence à un rapport onusien, lequel souligne que le continent africain a besoin d’un budget annuel supplémentaire de 12 milliards de dollars jusqu’en 2020, pour assurer son adaptation aux changements climatiques. C’est dans ce cadre que l’Afrique présente deux initiatives, l’une vise à soutenir l’énergie renouvelable en Afrique et l’autre renforce les efforts du continent dans le domaine de l’adaptation.
La première, l’Initiative Africaine d’Energie Renouvelable (IAER), a pour but d’accélérer et d’augmenter la domestication de l’énorme potentiel d’énergie renouvelable du continent. En encourageant les partenariats, en rassemblant les initiatives existantes et en mobilisant les nouveaux appuis internationaux pour des systèmes énergétiques sécurisés, décentralisés et centrés sur les populations, l’initiative aidera les pays africains à accéder à une énergie plus propre pour mener à bien leur développement et leur prospérité.
La deuxième initiative africaine concerne l’adaptation. Il s’agit de mettre au point un plan d’action concret et faisable, et de déterminer les besoins financiers pour le mettre en oeuvre. L’initiative souligne également l’importance d’accélérer le transfert des technologies nécessaires à l’adaptation.
Ce qu’attend l’Egypte
En ce qui concerne la réduction des GES, « l’Egypte, comme les autres pays, attend de Paris un accord contraignant, qui soit à la fois ambitieux, équitable et basé sur le principe de la responsabilité commune », assure Khaled Fahmi, ministre égyptien de l’Environnement. Entre 2020 et 2030, l’Egypte aura besoin de 70 milliards de dollars pour pouvoir honorer ses engagements écologiques, estime le ministre. « Les pays développés doivent investir beaucoup plus dans le Fonds Vert pour le climat. Depuis sa création en 2009, ce fonds n’a collecté que 10 milliards au lieu des 100 milliards escomptés jusqu’en 2020 ! », regrette Khaled Fahmi.
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