Les ambitions nucléaires de la Corée du Nord inquiètent Washington.
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L’Inde et le Pakistan, ces deux grands rivaux d’Asie du Sud, développent aussi leurs armes nucléaires, mais en dehors du TNP. Si l’Inde a lancé son premier essai nucléaire en 1974, le Pakistan ne l’a fait qu’en 1998. Toutefois, le nombre des têtes nucléaires dont dispose Islamabad devance son voisin avec lequel il est en guerre ouverte depuis 1947 autour de la région disputée du Cachemire.
Le Pakistan en possède entre 100 et 120 ogives contre 90 à 110 pour l’Inde selon l’Institut Sipri, qui indique que ces deux pays « continuent à développer leurs capacités de production de matières fissiles à des fins militaires ». C’est la Chine, alliée traditionnelle du Pakistan, qui lui a fourni les mécanismes nécessaires à la fabrication de bombes et d’ogives nucléaires. Depuis 1990, les deux pays mènent régulièrement des tests de missiles. En janvier dernier, l’Inde a effectué un test de missiles Agni V de longue portée (5 000 km). Deux mois après, le Pakistan a annoncé avoir mené un nouveau test de Saheen III, un missile de moyenne portée (2 750 km).
Israël : Secret de polichinelle
Ni confirmation, ni démenti. C’est toujours la position officielle d’Israël face aux spéculations concernant sa possession de l’arme atomique. Non signataire du TNP, ce pays participe pour la première fois, en tant qu’observateur, à la conférence sur la non-prolifération nucléaire à l’Onu. Même si Tel-Aviv ne reconnaît pas officiellement être une puissance nucléaire, les experts situent à 1967 sa possession de l’arme nucléaire, quand la centrale nucléaire de Dimona entrait dans sa phase de production. Une centrale dont Israël reconnaît l’existence, mais jamais la vocation. C’est la France qui a agi en clandestinité à cette époque comme fournisseur d’eau lourde et a participé à la construction de ce réacteur. Selon le rapport de Sipri, Israël possède 80 têtes nucléaires dont 50 sont montées sur des missiles balistiques de moyenne portée, et 30 sur des bombes d’aviation. Un 5e sous-marin allemand à capacité nucléaire vient de s’ajouter à son arsenal en avril dernier. Faisant usage de « la menace d’être rayé de la carte », Israël continue à développer ses capacités nucléaires en toute impunité.
Corée du Nord : Dissidente du TNP
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La Corée du Nord est le seul pays qui a acquis l’arme nucléaire après avoir ratifié le TNP. Elle s’en est retirée en 2003 pour réaliser ensuite trois essais nucléaires en 2006, 2009 et 2013. Ses capacités nucléaires font peur à la communauté internationale, à cause de son conflit avec la Corée du Sud, un allié des Etats-Unis. La Commission nationale de défense, la plus haute instance militaire du pays, vient de brandir l’usage de l’arme nucléaire face à toute « agression » américaine. Bien que l’arsenal nucléaire du pays soit mal connu, les estimations américaines indiquent que Pyongyang dispose de 10 à 16 armes atomiques. Leur acquisition a été rendue possible en grande partie à l’aide de l’Union soviétique à l’époque, la Chine et le Pakistan, qui ont fourni connaissances et matériel. La Corée du Nord dispose de plusieurs installations nucléaires, notamment dans le complexe nucléaire de Yongbyon. Ce réacteur est d’une capacité de 5 MW, capables de produire environ 6 kg de plutonium par an, une quantité suffisante pour une bombe nucléaire, estiment les experts.
Le Top 5 :
Les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France et la Chine, ces cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu sont considérés, selon les termes du Traité sur la Non-Prolifération des armes nucléaires (TNP), des Etats Dotés d’Armes Nucléaires (EDAN). Ce sont les pays qui ont fabriqué et utilisé une arme ou un dispositif nucléaire avant le 1er janvier 1967, l’année de la signature du traité. Ce sont donc des puissances nucléaires reconnues ou « légitimes ».
Mais malgré les restrictions prévues par le TNP sur l’expansion des arsenaux et la transmission de la technologie nucléaire à d’autres Etats, les EDAN se sont toujours lancés dans une course de modernisation à long terme de leurs arsenaux, et le club nucléaire ne cesse de s’élargir. Les Etats-Unis et la Russie détiennent à eux seuls plus de 93 % des armes nucléaires dans le monde, et ceci en dépit de la réduction de leurs arsenaux en vertu du traité de Prague, communément appelé « New Start », signé en 2010. Toutefois, selon l’Institut Stockholm de recherche sur la paix (Sipri), les Etats-Unis et la Russie réduisent leurs arsenaux, mais à un rythme moins rapide qu’il y a une décennie et ils ont de vastes programmes de modernisation à long terme.
Les Etats-Unis ont été le premier pays à posséder une arme nucléaire et aussi le seul à l’avoir utilisée en temps de guerre, lors des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki durant la Seconde Guerre mondiale. Son arsenal nucléaire compte 7 700 ogives. La Russie, qui vient au deuxième rang, possède le plus grand arsenal nucléaire et dépense plus lourdement dans la modernisation de ses ogives estimées à 8 500.
La Grande-Bretagne possède un total de 225 têtes nucléaires, dont 160 considérées comme opérationnelles, embarquées à bord de quatre sous-marins lanceurs d’engins. La France, qui, elle, possède 300 ogives, a annoncé en février dernier la modernisation de deux composants océaniques et aéroportés de son arme nucléaire. Pour le président français François Hollande, « la force de dissuasion, c’est ce qui nous permet d’avoir la capacité de vivre libres ». Cette dissuasion va mobiliser 12,3 % du budget français de défense 2014-2019, soit près de 180 milliards d’euros sur 6 ans.
Quant à la Chine qui a procédé en 1964 à son premier test nucléaire, elle ne cesse d’accroître son arsenal. Pékin dispose aujourd’hui de 250 têtes nucléaires contre 240 en 2012. Selon des observateurs, Pékin pourrait profiter de la réduction des arsenaux américain et russe afin de parvenir rapidement à la parité avec les deux superpuissances.
Les Zones exemptes d’armes nucléaires
Les ZEAN (Zones Exemptes d’Armes Nucléaires) sont des zones dans lesquelles les pays s’engagent à ne pas développer, acquérir, tester ou posséder des armes nucléaires ; ils se privent par eux-mêmes de l’arme atomique et obtiennent, en contrepartie, l’assurance de ne pas être attaqués par une puissance nucléaire officielle. Il en existe six : En Antarctique (suite au traité de l’Antarctique), en Amérique latine et aux Caraïbes (traité de Tlatelolco), dans le Pacifique sud (traité de Rarotonga), en Asie du Sud-est (traité de Bangkok), en Asie centrale (traité de Semipalatinsk) et en Afrique (avec le traité de Pelindaba). La mise en oeuvre de la résolution adoptée lors de la Conférence d’examen de 1995, prévoyant la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, est toujours bloquée.
5 puissances nucléaires non déclarées
Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas et Turquie. 5 pays qui hébergent sur leur sol des armes nucléaires américaines, en vertu d’un accord de partage du nucléaire dans le cadre de l’Otan. Leurs capacités sont estimées à un total de 180 et 200 bombes nucléaires de type B-61. Cette stratégie de « nuclear sharing », c’est-à-dire l’installation d’armes nucléaires sur le territoire d’Etats non nucléaires, remonte à l’époque de la guerre froide.
Ces bombes tactiques en Europe sont en infraction avec le TNP, dont l’Article I stipule que : « Les Etats nucléaires ne peuvent transférer à qui que ce soit, ni directement, ni indirectement, des armes nucléaires et autres dispositifs nucléaires explosifs, ni leur donner le contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs ». L’Article II du traité insiste que les Etats non-nucléaires s’engagent « à n’accepter de qui que ce soit, ni directement, ni indirectement, le transfert d’armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ou du contrôle de telles armes nucléaires ou de tels dispositifs explosifs ».
Ces arguments sont refusés par l’Otan pour qui, il s’agit d’une simple « installation » sur des territoires étrangers sur lesquels les Etats-Unis gardent le contrôle total. Ce qui n’est pas le cas puisque ces pays « hôtes » participent activement aux missions nucléaires.
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