Des employés dans une usine des tapis. Archives : Photo : Reuters
La ministre de la Planification et du Développement économique, Hala Al-Saïd, s’est entretenue jeudi 13 juin avec le ministre du Travail, Hassan Shéhata, au siège du ministère pour discuter de la décision du Conseil national des salaires d’augmenter le salaire minimum dans le secteur privé de 3500 à 6000 livres égyptiennes, à compter du 1er mai 2024.
Un nombre non indiqué d'entreprises a présenté des demandes pour être exempté du salaire minimum. La réunion de jeudi avait pour but d’examiner ces demandes. Une décision finale à cet égard sera annoncée lors de la prochaine réunion du Conseil des salaires, selon un communiqué publié jeudi par le ministère du Travail.
L'Union égyptienne des entrepreneurs du secteur de la reconstruction a soumis une demande au Conseil national des salaires pour exempter 75 entreprises de construction, parmi 30 000 entreprises, de l'application du nouveau salaire minimum dans le secteur privé (6000 livres), selon Mohamed Sami Saad, président de l'Union.
En 2022, environ 9097 usines et entreprises ont refusé d'appliquer le salaire minimum de 2400 livres égyptiennes, selon Mohamed Gaberan, président de l’Union des syndicats ouvriers égyptiens.
La dernière augmentation du salaire minimum concerne le secteur privé dans son ensemble à l'exception des petites et moyennes entreprises dont le nombre d’employés est inférieur à 10, soit plus de 90% des entreprises en Egypte si l’on se réfère aux chiffres du CAPMAS.
Les entreprises les plus larges peuvent demander au Conseil national des salaires à être exempté du salaire minimum par exemple si l'entreprise a un bilan négatif.
Les employés ont 3 mois pour présenter leurs plaintes contre les sociétés récalcitrantes au bureau des plaintes des ministères du Travail et de la Planification.
« L'Etat accorde un grand soutien au secteur privé, en particulier aux entreprises qui exportent leurs produits à l'étranger », souligne Hala El Saïd insistant sur l'importance de se conformer aux normes internationales dans l'application du salaire minimum. « L'Etat tient à assurer la sécurité de l'emploi aux travailleurs, à maintenir la stabilité des établissements et à préserver les intérêts des employeurs », a-t-elle déclaré.
Les entreprises qui ont sont entrées en contact avec le Conseil verront leurs demandes d'exemption examinées.
La ministre a indiqué que le Conseil national des salaires veille à ce que le Conseil national de la femme soit représenté en son sein, ce qui reflète le souci que toutes les parties de la société concernées par le dossier du travail soient représentées, en plus des employeurs et des travailleurs.
Hassan Shéhata a expliqué que le Conseil national des salaires a reçu des éloges internationaux lors de la 112e session de la Conférence internationale du travail actuellement en cours à Genève du 3 au 14 juin, suite à ses décisions d'augmenter le salaire minimum et d'assurer l'égalité des sexes en matière de rémunération.
Le salaire minimum des employés du secteur privé a évolué à quatre reprises au cours de ces deux dernières années. Il était de 2 400 livres en janvier 2022 et est passé à 2 700 livres en janvier 2023, 3000 livres en juillet 2023 et 3 500 livres en janvier 2024, avant de monter à 6000.
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