Réunie à la demande de plusieurs députés, la commission des Télécommunications et des Technologies de l'information du parlement a émis, lundi 20 mai, plusieurs recommandations pour garantir la sécurité des usagers des sociétés de VTC (Voitures de transport avec chauffeurs) en Egypte.
Les recommandations imposent aux sociétés en question de modifier leur statut. Celles-ci doivent désormais opérer en tant que prestataires de services et non plus comme des entreprises de technologie numérique ce qui les rend responsables de la sécurité des usagers. Les sociétés de VTC doivent également appliquer de manière stricte les lois qui règlementent leurs activités. Elles doivent améliorer la sécurité des passagers en utilisant des caméras et des systèmes d’enregistrement sonore à l'intérieur des véhicules. Enfin, toutes les entreprises de VTC doivent se doter de centres de service clientèle pour recevoir les plaintes et les enregistrer. Celles-ci doivent être liées électroniquement au ministère des Transports.
Plusieurs incidents ont remis récemment en question la sécurité des sociétés de transport avec chauffeur.
Le mois dernier, un tribunal pénal du Caire a condamné un chauffeur d’Uber à 15 ans de prison et à une amende de 50 000 EGP pour tentative d’enlèvement d’une jeune femme.
Habiba El-Shamma, 24 ans a eu une hémorragie cérébrale après avoir sauté de la voiture pour échapper au chauffeur. L’incident a secoué l'opinion publique fin février.
L'enquête a révélé que le chauffeur, qui était sous l'influence de la drogue, avait un casier judiciaire et avait déjà été suspendu de son travail chez Uber en raison de plaintes pour harcèlement sexuel.
Uber et sa filiale Careem s’est retrouvée à nouveau sous le feu des critiques après un deuxième incident majeur la semaine dernière impliquant un chauffeur arrêté suite à des allégations d'agression physique et de tentative de viol sur une passagère.
Convoqué par le parlement pour s’expliquer sur les deux incidents, Ahmed Aly, responsable des politiques publiques et des relations gouvernementales d'Uber en Afrique du Nord et au Moyen-Orient a demandé à avoir accès à la base de données du gouvernement afin de vérifier si les chauffeurs travaillant pour l'entreprise ont casier judiciaire ou non.
Le séance, présidée par le député Ahmed Badawy, s'est déroulée en présence de responsables de l'Autorité nationale de régulation des télécommunications, d'Uber Egypt et du ministère des Transports.
« La commission avait recommandé en mars que notre entreprise vérifie le casier judiciaire de ses conducteurs. Mais nous n’avons pas été en mesure d’appliquer cette recommandation car nous n’avons pas accès à la base de données officielle pour vérifier les casiers judiciaires », a expliqué Ahmed Aly. Et d’ajouter : « En ce qui concerne le décès de la jeune femme Habiba El-Shamma, la société s’est rendue sur le terrain dès que l'incident s'est produit. Nous avons apporté un soutien à sa famille et assumé les frais de traitement par l'intermédiaire d’une compagnie d'assurance mondiale avec laquelle nous avons un contrat ». Il a ajouté qu'Uber avait coopéré avec les autorités chargées de l'enquête jusqu'à ce que le chauffeur soit arrêté.
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