Archives. Des vendeurs de poissons sur les côtes de Port-Saïd. Photo: Al-Ahram.
Après à peine quatre jours, la campagne de boycott des achats de poisson, lancée le 22 avril, a eu un grand impact sur les prix dans les marchés. Sous le slogan « Laissez-le pourrir », la campagne a été annoncée à Port-Saïd, mais s’est étendue à 12 autres gouvernorats au cours des deux jours passés, y compris Alexandrie, Damiette, Mansoura, Kafr Al-Cheikh et Suez. Des nouvelles et des photos des marchés vides sans clients, ainsi que des logos et des hashtags circulent sur les réseaux sociaux et les médias pour promouvoir la campagne.
Pour les consommateurs, cette flambée des prix est injustifiée, surtout que l’Egypte est située sur deux mers (Méditerranée et Rouge), sans oublier le Nil et certains projets de pisciculture. « Je soutiens la campagne parce qu’il n’est pas normal qu’un repas de poissons pour ma famille coûte entre 1 000 et 2 000 livres », s’exprime Ayman Abdallah, ingénieur de Port-Saïd.
Le prix d’un kilo de poisson s’est élevé à 250 livres, de sardines à 150 livres, de crevettes à 1 000 livres et des commerçants et des pêcheurs refusent de baisser les prix en réponse aux demandes des citoyens.
Wessam Al-Safty, un des fondateurs de la campagne, considère que ces réactions et ce soutien montré par les consommateurs est la preuve du succès de l’initiative. Il a donc décidé de la prolonger pour une autre semaine pour qu’elle soit donc de 16 jours jusqu’à la fête de Pâques.
« Bien que le gouvernorat de Port-Saïd soit côtier et entouré par la Méditerranée, le Canal de Suez et des dizaines d’exploitations piscicoles, les prix des poissons ont augmenté excessivement et continuent d’augmenter de jour en jour. Alors les habitants de Port-Saïd ont décidé de lancer une campagne populaire contre cette flambée et elle a porté ses fruits depuis son premier jour », explique Al-Safty.
Et bien que certains commerçants aient déjà commencé à réduire leurs prix dès le deuxième jour de la campagne d’environ 50 à 60 % , selon le coordinateur de la campagne, les habitants n’ont pas interagi avec eux et ont décidé de poursuivre la campagne.
D’un autre côté, Al-Arabi Kamalo, l’un des marchands en gros à Port-Saïd, a aussi justifié cette hausse des prix par l’augmentation des dépenses des commerçants. Il cite les prix du carburant, des filets, de la glace et de l’électricité.
« Il y a une division de pêche à Port-Saïd qui doit trouver une solution à ce problème et décider des prix équitables parce que si cette campagne se poursuit, nous organiserons également une campagne pour empêcher la pêche », dit Kamalo.
« Laissez-le pourrir » a réalisé un succès en une courte période de temps et déjà d’autres campagnes sont en lice telles « Ça suffit l’avidité » qui vise à boycotter l’achat de viande et de volaille dont les prix ont été haussés dernièrement de façon excessive.
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