Un incendie massif s'est déclenché dans le studio de cinéma « Al-Ahram », dans le gouvernorat de Guiza, dans la nuit de vendredi à samedi 16 mars, sans faire de victimes et dont l'étendue des pertes n'est pas encore signalée, d’après un communiqué sur la page officielle du gouvernorat de Guiza.
D’ailleurs, selon les premières inspections du comité technique formé des autorités concernées du gouvernorat de Guiza, de l’administration de la protection civile et du parquet, un court-circuit provoqué par une défaillance dans un câble électrique du studio a provoqué l'incendie.
Les sources de sécurité ont précisé que l'incendie a été maîtrisé sans faire de victimes, signalant toutefois des « cas mineurs d'étouffement qui ont été secourus sur les lieux », selon l’AFP.
L’incendie s'est étendu à trois immeubles voisins dans le quartier où se situe le studio, à savoir Omraniya, un quartier résidentiel surpeuplé, provoquant une panne de courant dans la zone de l'accident.
Le gouverneur de Guiza a ordonné l'évacuation des habitants de tous les bâtiments voisins. Samedi matin, « les habitants de ces bâtiments dormaient toujours à même le sol dans les rues avoisinantes », selon l'AFP.
L’incendie a eu lieu après le tournage du feuilleton égyptien « Al-Moallem » (l’enseignant) du réalisateur Morcos Adel, avec le comédien Moustapha Chaabane. Le feuilleton, dont le tournage n'est pas encore terminé, est actuellement diffusé sur les chaînes satellitaires égyptiennes à l’occasion du mois du Ramadan.
« Tous les membres de l'équipe du feuilleton avaient quitté le studio quelques minutes avant le déclenchement de l’incendie … », écrit Moustapha Chabaane sur sa page facebook.
De son côté, la ministre de la Culture, Névine Al-Kilani, a assuré que le lieu de tournage du feuilleton qui a pris feu était « aménagé sur un terrain éloigné des bâtiments principaux et historiques du studio Al-Ahram. Ce dernier n’a pas été endommagé ».
Al-Kilani a également confirmé que le ministère de la Culture attend les résultats des enquêtes menées par le parquet et le rapport de la médecine légale pour déterminer les causes de l'incendie. De même, le ministère a ordonné la formation d'un comité spécialisé pour évaluer les pertes dues à cet incident.
Pour sa part, le premier ministre, Mostafa Madbouly, a accordé une aide urgente aux familles affectées qui résident dans les bâtiments avoisinants, chacune recevant un montant de 15 000 livres.
Cette somme permettra à ces familles de se payer un loyer dans des appartements alternatifs temporaires, en attendant que leurs logements soient restitués.
Le premier ministre a également appelé le Service de l'état civil à délivrer aux familles de nouvelles cartes d'identité pour remplacer celles endommagées au cours de l'incendie.
Al-Ahram, un des plus anciens studios d’Egypte
Le studio Al-Ahram est l’un des plus anciens studios de cinéma en Egypte et dans le monde arabe. Construit en 1944 par les Grecs Apakhlos Avramosis et Paris Belvis, il s'étend sur 27 000 m2 et comprend trois plateaux de tournage, une salle de projection, ainsi qu'une salle de montage.
Dans les années 1950, l'Egypte était le troisième producteur mondial de films. Aujourd'hui, elle revendique trois quarts de la production cinématographique arabe. Celle-ci a chuté à 21 films en 2022, alors que le pays traverse ces dernières années une importante crise économique.
Plus de 450 œuvres d'art ont été filmées dans le studio. Le début a eu lieu avec le film « Antar et Abla » en 1945, qui a été imprimé et développé dans le studio, puis le film « Aroussa Lel Igar » (une mariée à louer) en 1946.
Parmi les chefs-d’œuvre tournées et développées dans les lbaoratoires du studio, figurent Arousset Al-Bahr (la sirène), Fatma Wa Marica Wa Rachel (Fatma, Marica et Rachel) dont le protagoniste du film est l'artiste compositeur Mohamad Fawzy, Ainsi qu’une série de films du comédien Ismaïl Yassine, dont « Ibn Hamidou » et « Al-Ataba Al-Khadra » (seuil vert). Et aussi « Le Caire 30 » de la vedette Souad Hosni et ses films de l'âge d'or du cinéma égyptien.
Le studio « Al-Ahram » a été témoin des débuts du réalisateur mondial Youssef Chahine avec ses films « Baba Amin » (papa Amin), « Siraa fil Mina » (les eaux noires), « Bab Al-Hadid » (gare centrale) et « Ibn Al-Nil » (le fils du Nil).
Parmi les séries télévisées tournées dans le studio, il y a « Arabesque », « Hadiss Al-Sabah Wal Massä » (le discours du matin et de la nuit), « Al-Sira Al Hilaliya » (la geste hilalienne) et «Al-Malek Farouq » (le roi Farouq).
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