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Arrestation d'un chauffeur Uber en Egypte pour harcèlement et tentative d’enlèvement

Chaïmaa Abdel-Hamid , Dimanche, 25 février 2024

Une révision des critères de recrutement chez les entreprises de Véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) est requise suite à l’incident.

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Habiba El-Shamaa, victime de tentative d’enlèvement et de harcèlement. photo : capture d'écran

Un conducteur de l'entreprise de VTC « Uber », soupçonné par une jeune femme de tentative d’enlèvement et de harcèlement, a été arrêté, annonce samedi 24 février, un communiqué du ministère de l’Intérieur.

Selon le ministère, le chauffeur domicilié dans le gouvernorat de Gizeh, avait un casier judiciaire non vierge. 

Lors de son audition, le chauffeur a réfuté toute faute, expliquant qu'il a été étonné par la réaction brusque de la femme après avoir verrouillé les portières et pulvérisé du parfum. Il s'est éclipsé pour esquiver des problèmes, précise le communiqué, qui rapporte également que la police d’Al-Shourouk a été alertée par un hôpital ayant accueilli la femme « avec des lésions crâniennes et en état de confusion, rendant son interrogatoire impossible ».

Cette arrestation apaise les utilisateurs des réseaux sociaux, inquiets depuis la divulgation de l'affaire. Plusieurs ont réclamé la responsabilisation de l'entreprise, partageant leurs propres mésaventures avec celle-ci, déplorant la médiocrité du service.

Habiba El-Shamaa avait réservé un trajet depuis Madinaty, vers Tagamoe mercredi soir. Peu après le départ, elle a sauté du véhicule en mouvement sur la route de Suez pour fuir ce qu’elle considérait être une tentative d'enlèvement, selon les dires de sa mère sur la chaîne MBC Masr samedi soir.

Après sa chute, Habiba a heurté un trottoir et a été gravement blessée. Transportée en urgence à l'hôpital, « elle est actuellement en soins intensifs, inconsciente et sous ventilation mécanique, souffrant d'une hémorragie cérébrale », a indiqué sa mère.

La mère a également mentionné lors d'un appel téléphonique avec sa fille, perturbée par la musique trop forte et les cris « frénétiques» du chauffeur. Elle lui avait conseillé de sortir du véhicule, avant d’être informée de l'hospitalisation de sa fille.

Un témoin a observé la victime sauter du véhicule et s'est arrêté pour l'aider. Elle lui a expliqué avoir fui la voiture, appartenant à Uber, car le chauffeur tentait de la séduire, ce qui l'a incitée à sauter par crainte d’harcèlement, révèle le communiqué ministériel.

Interrogatoire au Parlement

L'affaire a conduit à un interrogatoire parlementaire présenté par Amal Salama, membre du Comité des droits de l'homme, qui a interpellé le Premier ministre sur les normes de recrutement au sein des services de VTC (Uber, InDrive, Didi, etc.). Salama a critiqué la sécurité défaillante de ces plateformes, accentuée par un contrôle insuffisant et l'embauche de profils à risque. Elle insiste sur la nécessité d'un suivi rigoureux, incluant des vérifications de casier judiciaire et des tests de dépistage de stupéfiants, pour garantir la sécurité et le professionnalisme des conducteurs. « En raison du manque de surveillance, les applications de transport intelligent ne respectent plus les décisions du Premier ministre sur le transport des passagers qui utilise les technologies de l'information », affirme-t-elle sur sa fage Facebook. « Ces entreprises autorisent le recrutement de personnes ayant des condamnations pénales et consommant des stupéfiants » a-t-elle conclu.

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