La Commission électorale doit encore déterminer
certains détails du processus
électoral.
(Photo : Yasser Al-Ghoul)
Les élections législatives se dérouleront en deux étapes. La première aura lieu les 22 et 23 mars (second tour les 31, 1er et 2 avril) et la seconde étape les 26 et 27 avril (second tour les 5, 6 et 7 mai). C’est la commission électorale qui l’a annoncé.
420 sièges seront élus à travers le scrutin uninominal et 120 à travers le scrutin de liste. 27 autres députés seront nommés directement par le président de la République. 16000 juges superviseront les élections.
La première étape comprendra les gouvernorats de Haute-Egypte en plus de la mer Rouge, Alexandrie, Marsa Matrouh et Guiza. La deuxième étape comprendra Le Caire, les gouvernorats de Basse-Egypte, le Sinaï et les gouvernorats du Canal.
La date des élections n’est pas une surprise. Le président Abdel-Fattah Al-Sissi avait déclaré que les élections auraient lieu au mois de mars. La Commission électorale annoncera ultérieurement les autres détails du processus électoral, notamment ceux qui se rapportent aux recours électoraux.
A deux mois des élections, la plupart des partis politiques n’ont toujours pas annoncé leurs listes électorales. Des partis comme Al-Wafd, les Egyptiens libres, le Rassemblement sont en pleines tractations électorales. Seul le Courant populaire (parti en instance de création) a annoncé qu’il boycotterait les élections (voir encadré). « Nous avons une réunion cette semaine pour décider si nous allons participer ou non. Nous n’avons toujours pas pris de décision finale. La décision sera prise dans quelques jours », souligne Khaled Dawoud, porte-parole du parti libérale Al-Dostour.
Idem pour l’alliance d’Al-Wafd Al-Masry, une plateforme comprenant les partis du Néo-Wafd, de l’Egyptien social-démocrate, de la Réforme et du développement, et le Bloc égyptien de Amr Elshobaky. « Nous continuons les discussions pour finaliser les listes. Une réunion aura lieu au cours de cette semaine pour se mettre d’accord sur les listes finales de candidats. Notre alliance sera la plus forte », assure Bahgat Al-Hossamy, porte-parole du parti du Néo-Wafd.
Essam Chiha, membre du comité suprême du Néo-Wafd affirme, lui, que les portes de l’alliance sont encore ouvertes à la majorité des forces et courants politiques soutenant les révolutions du 25 janvier et du 30 juin. « L’alliance n’a pas terminé sa structure finale », ajoute Chiha.
Pour sa part, le vice-président du parti du Rassemblement, Atef Maghawry, souligne que son parti annoncera les noms de candidats prochainement. « Notre parti disposera de 180 candidats pour ce qui est du scrutin de liste et du scrutin individuel », précise Maghawry.
Le parti libéral des Egyptiens libres, qui présentera ses candidats sur la liste de l’ancien premier ministre Kamal Al-Ganzouri, a, lui, confirmé qu’il avait déjà préparé tout le nécessaire pour l’élection, comme l’affirme Mahmoud Al-Alayli, leader du parti: « Nous avons terminé tous nos préparatifs. Mais, nous ne pouvons pas présenter des candidats pour tous les sièges individuels ». Du côté des islamistes, la coalition de soutien à la légitimité qui réunit des partis islamistes pro-Morsi, comme la Gamaa islamiya, le parti d’Al-Watan, le parti d’Al-Assala et d’autres, a décidé de boycotter les élections. Quant aux partis de Misr Al-Qawiya (l’Egypte forte) et Al-Nour, ils ont leurs propres problèmes. Le premier a du mal à trouver un lieu pour tenir ses congrès et le second affirme ne pas pouvoir financer ses candidats.
Hassan Nafea, professeur de sciences politiques estime qu’« il y a un état de confusion au sein des partis politiques. Cette confusion est due à la loi électorale qui a consacré 20 % des sièges au scrutin de liste et 80% au scrutin uninominal. Cela affaiblit les partis politiques, et ouvre la porte aux luttes partisans ». Pour lui, les lois électorales visent à diviser les blocs politiques pour que le régime puisse contrôler le Parlement.
Ce prochain Parlement aura, en effet, de larges pouvoirs. Selon la Constitution, le président ne peut pas dissoudre le Parlement, mais il peut soumettre la question à un référendum. Si le peuple refuse de dissoudre le Parlement dans un référendum, le président doit démissionner. En outre, le Parlement peut accuser le président de trahison ou de violation de la Constitution et peut s’opposer à la nomination du premier ministre.
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