
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty lors de sa participation aux réunions sur la Syrie en Arabie Saoudite.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a participé dimanche 12 décembre en Arabie Saoudite à une réunion internationale sur les dernières évolutions en Syrie, et les moyens de soutenir un processus politique qui répond aux aspirations du peuple syrien et qui garantit la stabilité, l'unité, la sécurité et la souveraineté de la Syrie sur l'ensemble de son territoire, selon un communiqué du ministère.
Des représentants de la nouvelle administration syrienne et de 17 autres pays, dont ceux du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et du Comité ministériel de contact sur la Syrie (Egypte, Liban, Jordanie Irak) prennent part à cette réunion, ainsi que les Etats-Unis, la France, la Turquie, le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne.
Abdelatty a présenté la position de l’Egypte appelant à préserver l'unité et l'intégrité territoriale de la Syrie, à respecter sa souveraineté et à soutenir ses institutions.
Le chef de la diplomatie a appelé en outre à adopter un processus politique global et inclusif en Syrie pour assurer la réussite de la transition et ce en accord avec la résolution 2254 du Conseil de sécurité.
Il a appelé les parties syriennes, en cette phase critique, à faire prévaloir l'intérêt national et à soutenir la stabilité du pays soulignant l'importance que le processus politique global reflète la diversité communautaire, religieuse, confessionnelle et ethnique et la nécessité que les différentes forces politiques jouent un rôle dans la gestion de la transition et la reconstruction de la Syrie et de ses institutions.
Le ministre des Affaires étrangères a insisté également sur l'importance d’une coopération régionale et internationale afin qu'aucun élément terroriste ne soit hébergé sur le sol syrien, ce qui pourrait représenter une menace ou une provocation pour les autres pays de la région. « La communauté internationale doit se mobiliser pour empêcher que la Syrie ne devienne une source de menace pour la stabilité de la région ou un foyet pour les groupes terroristes ».
Abdelatty a enfin condamné l'incursion d'Israël dans la zone tampon avec la Syrie et l'occupation des terres syriennes, soulignant le rejet total par l'Egypte de cette violation par Tel-Aviv de l'accord de désengagement de 1974 entre la Syrie et Israël, une violation selon lui du droit international. Il a appelé à un retrait israélien des territoires syriens occupés et au respect de l'accord de désengagement condamnant les frappes israéliennes systématiques contre les infrastructures et les capacités militaires de l'armée syrienne.
Outre le chef de la diplomatie égyptienne, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Jasem Mohamed Albudaiwi, la haute représentante de l'Union européenne, Kaja Kallas, et l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen sont présents à Riyad. La nouvelle administration syrienne est représentée par le nouveau ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, arrivé samedi en Arabie-Saoudite, selon l'agence de presse saoudienne SPA. La réunion est présidée par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal bin Farhan.
« Il y aura deux réunions. La première rassemble les ministres arabes, et la seconde les ministres arabes et ceux des autres pays dont la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, la Turquie et l'Espagne, ainsi que les Nations unies », avait déclaré samedi à l'AFP un responsable saoudien ayant requis l'anonymat.
Les discussions de dimanche portent notamment sur le niveau de soutien à apporter à la nouvelle administration syrienne et sur une éventuelle levée des sanctions, a affirmé le responsable saoudien.
Cette réunion internationale vise également à parachever les discussions d'Aqaba qui avaient eu lieu en décembre dernier.
La déclaration finale de la réunion d’Aqaba comprenait notamment une feuille de route visant à sortir la Syrie de la phase actuelle et à construire un Etat inclusif conformément aux décisions du Conseil de sécurité.
La déclaration d'Aqaba appelle également à la mise en place d’un pouvoir de transition en Syrie conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité, incluant toutes les forces politiques et sociales du pays y compris les femmes, les jeunes et la société civile et ce travers des élections libres supervisées par l'ONU et une nouvelle constitution approuvée par les Syriens.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies avait adopté le 18 décembre 2015, à l'unanimité, la résolution 2254 sur le cessez-le-feu et la recherche d'une solution politique en Syrie. La résolution offre une vision quant à une solution du conflit en Syrie.
Plusieurs sommets et réunions ont eu lieu ces derniers jours pour discuter de l’après Bachar al-Assad en Syrie.
Le sommet des pays du Conseil de coopération du Golfe au Koweït en décembre dernier a considéré l'occupation par Israël de la zone tampon avec la Syrie comme une « violation flagrante de l'accord de désengagement de 1974 », réaffirmant que le plateau du Golan est « un territoire syrien », et « qu'Israël n'a pas le droit d'y étendre ses colonies ».
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