Un bulldozer de l’armée israélienne se déplace sur la route principale dans le village d’Aqaba en Cisjordanie occupée lors d’une descente. Photo : AFP
L’Egypte condamne fermement mardi dans un communiqué les déclarations « extrémistes » et « répréhensibles » du ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, qui a appelé à imposer la souveraineté israélienne en Cisjordanie et à poursuivre l'expansion des colonies.
Smotrich a promis lundi l'annexion en 2025 des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, estimant que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche constituait une occasion propice à cette démarche.
Lors d’un discours au Parlement, Smotrich, qui est également responsable de l’administration civile en Cisjordanie, a affirmé que la « création d’un Etat palestinien, mettrait en danger l’existence de l’Etat d’Israël ». « Je n’ai aucun doute que le président Trump, qui a fait preuve de courage et de détermination dans ses décisions au cours de son premier mandat, soutiendra l’Etat d’Israël dans cette démarche », a-t-il ajouté.
« Cela constitue une violation flagrante du droit international, du droit international humanitaire et de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, ainsi que de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice concernant l’occupation israélienne des territoires palestiniens », dénonce le communiqué égyptien, publié par le ministère des Affaires étrangères.
« Ces déclarations reflètent le refus d'Israël d'opter pour la paix dans la région, l'absence d'un partenaire israélien prêt à prendre des décisions courageuses pour instaurer la paix, et l’insistance sur une politique de domination. Ce sont ces mêmes facteurs qui ont conduit la région à entrer dans le conflit actuel », poursuit le communiqué égyptien.
« Ces déclarations extrémistes sont en flagrante contradiction avec la position de la communauté internationale, qui appelle à la fin de l’occupation et à la création d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale », précise le texte.
L’Egypte réitère son rejet de ces déclarations « répréhensibles », qui « nourrissent l’extrémisme et la violence ». Son communiqué rappelle « la responsabilité internationale de protéger les droits inaliénables du peuple palestinien, notamment son droit à l’autodétermination, seule solution viable pour mettre fin au conflit et rompre le cycle de violence et de destruction ». Le Caire « met également en garde contre la poursuite de l’escalade et de l’extrémisme visant à prolonger, alimenter et élargir le conflit ».
L’accord « Oslo II », signé en 1995, prévoit la répartition des territoires de la Cisjordanie en trois zones : A, B et C. Initialement, cet accord devait aboutir à une période de transition de cinq ans, à l’issue de laquelle un Etat palestinien souverain devait voir le jour. Les zones C devaient être progressivement transférées aux zones A et B, mais cette étape n’a toujours pas été réalisée.
Aujourd’hui, plus de 490 000 Israéliens vivent en Cisjordanie, dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international, au milieu de quelque 3 millions de Palestiniens, selon l’AFP.
La Cisjordanie est également le théâtre de violences. Entre le 7 octobre 2023 et août 2024, 589 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, au moins 570 par les forces israéliennes et au moins 11 par des colons.
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