Le président Abdel Fattah Al-Sissi a déclaré que « la situation avec le Fonds monétaire international doit être revue s'il met les gens dans une situation intolérable », lors de l’inauguration de la 2e Conférence internationale sur la population, la santé et le développement (PHDC 24) dimanche 20 octobre.

« Si les défis auxquels nous sommes confrontés ne sont pas pris en compte, notamment le fait que nous avons perdu 6 à 7 milliards de dollars de revenus provenant du canal de Suez - et cette situation risque de durer un an- si le programme convenu avec le FMI nous amène à faire pression sur les citoyens, le gouvernement doit revoir la situation », a déclaré Al-Sissi. 

Le FMI a octroyé en mars cinq milliards de dollars de prêts supplémentaires à l'Egypte, après un prêt de trois milliards de dollars fin 2022.

Selon l'accord, le gouvernement doit faire de nombreuses réformes économiques et fiscales, dont l'adoption d'un taux de change plus flexible, le renforcement du rôle du secteur privé dans l'économie, ainsi que la lutte contre l'inflation élevée et la dette publique.

Le gouvernement avait adopté, vendredi, une hausse des prix des carburants allant de 10 à 18 %, ce qui a entraîné une augmentation immédiate des prix des moyens de transport. Une hausse des prix des produits de base et des denrées alimentaires est également prévue.

« L’Egypte a un taux de chômage de 6,5% malgré une croissance démographique galopante. Le taux de chômage était de 13% en 2014 », a déclaré le président Al-Sissi. 

« Nous avons réussi à éradiquer le virus C alors que l’Egypte était l’un des pays qui comptait le plus grand nombre de malades au monde. Malgré les énormes défis économiques auxquels est confronté l’Etat égyptien, nos objectifs sont clairs, et nous ne dévierons jamais de ces objectifs », a ajouté Al-Sissi.

Cette deuxième édition se tient du 20 au 25 octobre 2024 sous le thème « Le développement humain : Pour un avenir durable ».

La conférence rassemble ministres, hommes politiques, ONG, investisseurs, entrepreneurs, chercheurs et influenceurs dans le but de souligner le lien qui existe entre la population, la santé et le développement durable, et de fournir une plateforme d’échange d’expériences et de connaissances. Le tout dans l’objectif d’améliorer la santé et le bien-être des citoyens.

La conférence vise, en outre, à promouvoir la prospérité en stimulant la croissance durable, et en encourageant la participation communautaire afin d’assurer l'égalité des chances pour tous les individus. Elle vise également à promouvoir l'innovation et à renforcer les capacités humaines en mettant à profit les technologies de pointe et en libérant la créativité.

Exempte de paludisme

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé dans une allocution enregistrée que l’Egypte a été certifiée exempte de paludisme. « Ce résultat est le fruit d'un siècle d'engagement du gouvernement et du peuple égyptiens dans la lutte contre le paludisme », a-t-il déclaré.

D’autre part, Khaled Abdel-Ghaffar, vice-premier ministre chargé du développement humain et ministre de la Santé et de la Population, a déclaré que la population égyptienne augmente à raison de 250 000 personnes tous les 72 jours, précisant que le nombre de naissances a diminué de 149 000 en 2023 par rapport à 2022. « Le taux de natalité en Egypte est tombé à 2,5 enfants par femme. Le ministère a pour objectif d'atteindre un taux de 2,1 d'ici 2030 », a affirmé Abdel-Ghaffar.

La 1re Conférence internationale sur la population, la santé et le développement (PHDC 23) tenue en septembre avait vu le lancement de la stratégie nationale de la population et du développement 2023-2030. Elle avait pour thème : « Une population saine pour un développement durable »