Ministre des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Affaires égyptiennes à l’étranger avec l’envoyé des États-Unis pour la Corne de l’Afrique « Mike Hammer » et le secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines « Molly Phee »
Le Canal de Suez perd 600 millions de dollars par mois et les pertes totales sont de 6 milliards de dollars à cause de l’instabilité en mer Rouge, a déclaré Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, dans des déclarations aux médias. « L’Egypte est le pays le plus touché par l’instabilité de la navigation en mer Rouge », a-t-il ajouté.
Dans le cadre de sa visite à Washington, le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty a évoqué de nombreux sujets liés à la situation régionale. Lors de cette visite, le ministre a fait samedi des déclarations aux médias sur certains dossiers importants tels que la guerre à Gaza, l'escalade au Liban, la crise au Soudan ainsi que les répercussions des conflits actuels sur la navigation en mer Rouge.
Les perturbations en mer Rouge ont été causées par les attaques des Houthis ayant commencé quelques jours après le début de la guerre à Gaza.
En réponse à une question sur la possibilité d’une action militaire contre le barrage de la Renaissance, Abdelatty a déclaré : « Nous défendrons nos intérêts dans le cadre du droit international ».
« L’Egypte est un Etat capable de défendre ses intérêts, sa sécurité hydrique et certainement en cas de préjudice, nous défendrons nos intérêts sans complaisance parce qu’il s’agit des intérêts, de la sécurité et de la stabilité de plus de 110 millions de personnes. Nous ne pouvons pas tenir les intérêts de ce grand peuple en otage aux caprices d’un parti ici ou là », a ajouté le ministre.
Abdelatty a expliqué que « toutes les voies de négociation avec l’Ethiopie ont été interrompues depuis 2023 à cause de mauvaise foi », soulignant que ces 13 années de négociations « n’ont pas abouti. L’Ethiopie a profité de cette période de négociations pour imposer le fait accompli et construire le barrage ».
« L'eau est un problème d'existence et une question de vie ou de mort pour l’Egypte », a précisé le ministre en ajoutant que l’Egypte compte entièrement sur une seule ressource d’eau: le Nil. Un accord juridique contraignant sur l’exploitation du barrage éthiopien de la Renaissance », soulignant qu’il n’y a pas de concession dans ce dossier et que tout accord doit être conforme aux principes du droit international », a t-il déclaré à la chaîne Al-Qahera News.
« Le Nil est un fleuve international, il n'appartient pas à l’Ethiopie ou à un autre Etat. C’est un fleuve transfrontalier ; ainsi, les règles du droit international s’appliquent ».
Nous refusons tout acte unilatéral de la part de l’Ethiopie dans le dossier du barrage de la Renaissance.
Abdelatty a nié également l’existence d’un lien entre les forces égyptiennes présentes actuellement en Somalie et la tension avec l’Ethiopie.
Tensions régionales multiples
En ce qui concerne la crise au Soudan, « ce pays témoigne d’une catastrophe humanitaire », a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, ajoutant que l’Egypte « est avec l’unité du Soudan qui jouit du plein soutien des institutions de l’Etat ». Il a souligné que « la division du Soudan est une ligne rouge que nous n’accepterons pas ».
Le ministre a souligné que l’Egypte assume « un énorme fardeau économique à cause de ce qui se passe au Soudan sans aucun soutien international », notant « un afflux important de Soudanais en Egypte avec des ressources limitées et une situation économique difficile, à la suite des retombées des crises de Gaza, d’Ukraine et du Canal de Suez ».
« Nous encourageons les Etats-Unis à poursuivre leurs contacts avec le gouvernement légitime du Soudan. Il est absurde de mettre toutes les parties sur un pied d’égalité. Il existe un gouvernement légitime qui doit être soutenu et avec lequel nous devons interagir afin de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et à l’accès à l’aide et ainsi établir un processus politique inclusif qui n’enquête sur personne. on assure l’établissement d’un système démocratique ouvert au Soudan qui peut atteindre toutes les bandes », souligne Abdelatty.
A propos de la tension dans la région, le ministre a estimé que « l’escalade au Liban, en mer Rouge et dans toute la région est liée à l’accord de cessez-le-feu à Gaza ».
« Le vrai problème entravant un accord de cessez-le-feu à Gaza est le manque de volonté politique en Israël », a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères. Il n’y a pas de grandes différences sur l’accord actuel de Gaza, mais nous avons besoin de volonté politique.
« Israël doit se retirer du passage de Rafah et de l’axe de Philadelphie et retourner à la situation antérieure au 7 octobre », a indiqué le ministre.
L'agenda de la visite du ministre à Washington a compris des rencontres avec les responsables américains, des discussions sur les relations bilatérales et les dossiers régionaux, a indiqué un communiué publié samedi sur la page officielle du ministère.
Cette visite du chef de la diplomatie intervient avant sa participation à la 79ème session de l'Assemblée générale des Nations-Unies à New York.
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