Une source égyptienne de haut niveau a nié, dimanche 30 juin à Al-Qahera News, les allégations diffusées dans les médias israéliens concernant une approbation égyptienne à déplacer de quelques kilomètres le point de passage de Rafah ainsi que la construction d’un nouveau poste-frontière près de Karm Abou Salem.

« L’Egypte adhère au retrait complet de l’armée israélienne du côté palestinien du passage de Rafah », a annoncé la source égyptienne ajoutant que l’Egypte insiste au respect complet du statu quo du passage existant tel qu’il est.

Selon la même source, il n’y aurait pas de pourparlers pour la supervision israélienne de poste frontière de Rafah.  

« L’Egypte refuse la rentrée des forces armées égyptiennes dans la bande de Gaza », a estimé la source, affirmant que le rétablissement au secteur suite à l’opération armée actuelle est une affaire palestinienne. (interne)

L’Egypte a déjà assuré que l’échange des otages et la cessation de l’opération militaire dans la bande de Gaza doivent faire l’objet d’un accord de cessez-le-feu permanent.

L'Egypte posait le retrait total d'Israël du côté palestinien du passage frontalier de Rafah comme condition préalable à la reprise du fonctionnement de celui-ci, a affirmé, vendredi 31 mai, une source égyptienne à la chaîne Al Qahera News.

A savoir que depuis le mardi 7 mai, des chars israéliens ont pénétré dans le sud de la bande de Gaza, prenant le contrôle du côté palestinien du passage de Rafah sur la frontière égyptienne.

Le lendemain de l'opération de Rafah, le 8 mai, l'armée israélienne avait annoncé la réouverture du point de passage de Karm Abou Salem pour laisser « entrer l'aide humanitaire » dans la bande de Gaza, quatre jours après sa fermeture consécutive à des tirs de roquettes sur la zone.

De même, un haut responsable égyptien a déclaré, vendredi 24 mai, à la chaîne égyptienne Al-Qahera News, que l'Egypte ne restera pas les bras croisés face à la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

Le responsable a expliqué que l'Egypte et les Etats-Unis ont convenu d'acheminer temporairement l'aide via le passage de Karm Abou Salem. Et ce, après que l'Egypte a exprimé sa volonté d'atténuer le déficit dans l’acheminement de l’aide.

La fermeture du poste-frontière de Rafah entre l’Egypte et la bande de Gaza aurait empêché l’évacuation médicale d’au moins 2 000 patients, selon un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a appelé mardi 25 juin à la réouverture de Rafah et d’autres itinéraires d’évacuation. 

Les allégations israéliennes 

Des médias israéliens avaient affirmé que l’armée israélienne travaille avec l'Egypte à construire un nouveau terminal à Rafah situé près du terminal israélien de Karam Abou Salem.

Un rapport de la chaîne 12 de la télévision israélienne a déclaré qu’il existe une coordination avec l'Egypte afin de replanifier la barrière de l’axe de Philadelphie, et la barrière comprendra une section supérieure, au-dessus du sol, ainsi qu’un mur souterrain pour empêcher le creusement de futurs tunnels.

Selon la chaîne israélienne, le nouveau terminal de Rafah doit être construit et sera relocalisé au point de rencontre des" trois frontières ", le plus proche de Karm Abou Salem, où il y aura une gestion commune répartie entre Israël, l’Égypte, les Palestiniens et les Américains. Les fouilles pourront être effectuées avec des équipements modernes pour mieux contrôler les entrées et les sorties.

La chaîne 12 a également révélé qu’Israël continue à dominer la zone frontalière entre Gaza et l’Égypte, et que son armée "coopérera avec le côté égyptien pour construire une barrière terrestre et souterraine le long de l’axe de Philadelphie.

"L’armée israélienne étendra également la zone tampon récemment établie "à Philadelphie le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte pour continuer à localiser les tunnels non détectés", a-t-elle déclaré.

Selon le rapport de la chaîne hébraïque, « afin de préserver ses acquis dans l’opération à Rafah, l’armée israélienne continue de travailler à l’établissement d’une zone tampon qui permettrait de détruire les tunnels du Hamas le long de l’axe de Philadelphie côté Gaza et aussi dans la ville ».

« L’objectif de l’établissement de la zone stérile est de préserver la liberté d’action de l’armée israélienne pour agir de manière globale contre les tunnels traversant l’Égypte, empêchant ainsi la contrebande future dans la bande de Gaza », rapporte la chaîne.

Dans le même contexte, de hauts responsables politiques à Tel-Aviv ont confirmé que l’armée israélienne restera présente le long de l’axe de Philadelphie à la frontière de la bande de Gaza avec l’Égypte pour empêcher la reprise de la contrebande, selon le journal israélien Yedioth Ahronoth.