L’Egypte et le Yémen ont examiné mercredi 26 juin, après 14 ans d’interruption, les résultats de la séance de dialogue stratégique au niveau ministériel tenue la veille entre les deux parties. 

Lors d’une réunion rassemblant le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, et son homologue yéménite des Affaires étrangères et des Affaires des expatriés, Shayea Mohsen Al-Zindani, les deux parties ont discuté de la réactivation du Comité mixte suprême dirigé par les Premiers ministres des deux pays.

Ils ont également souligné l’importance du renforcement des mécanismes de coopération économique, commerciale et d'investissement, en plus de l'échange d'expériences dans le domaine de la formation des cadres diplomatiques yéménites à travers l'Institut d'études diplomatiques suivant le ministère égyptien des Affaires étrangères.

Il convient de noter que les sessions de dialogue stratégique égypto-yéménite, consacrées à la discussion des relations  bilatérales et des dossiers régionaux d’intérêts mutuels, ont débuté pour la première fois en 1998.

La septième session tenue en 2010, fut leur dernière rencontre avant de reprendre cette année à la lumière des circonstances que traverse la région.

Les sessions furent interrompues en raison des conditions politiques qu’a connu le Yémen.

Dossiers régionaux d’urgence

Les deux chefs de la diplomatie ont souligné lors de leurs entretiens l’importance de « la sécurité et la stabilité du Yémen qui représentent la plus haute importance pour la sécurité nationale égyptienne et la sécurité de la région arabe et de la région de la mer Rouge » a affirmé le porte-parole du ministère des affaire étrangères Ahmed Abou Zeid.

Il a affirmé que les discussions reflétaient également la profonde préoccupation des deux parties quant aux risques croissants des tensions actuelles en mer Rouge et à leurs conséquences sur la sécurité de la navigation et du commerce dans le canal de Suez, ainsi que sur l'impact de ces tensions sur le mouvement du transport international et du commerce international, ce qui aggrave la crise économique mondiale actuelle.

Ils ont souligné la nécessité que « La communauté internationale joue son rôle pour réduire l’aggravation de la crise humanitaire dont souffre le peuple yéménite et fournir le soutien nécessaire pour financer les programmes de secours des Nations Unies au Yémen ».

Les deux parties ont examiné les derniers développements liés à un certain nombre de dossiers régionaux, notamment les développements récents en Somalie, au Soudan, en Syrie et en Libye. La guerre qui fait rage depuis des mois dans la bande de Gaza et la situation humanitaire catastrophique et sans précédent à laquelle est confrontée la bande ont également été discutées en détail.

Shoukry a réitéré la position de l'Égypte rejetant le contrôle militaire israélien du terminal de Rafah du côté palestinien, ce qui a conduit à l'arrêt de l’acheminement d'aide humanitaire, expliquant que l'agression contre les Palestiniens à Gaza n'est pas isolée de la situation en Cisjordanie et à Jérusalem, et que « le gouvernement israélien continue de créer un climat de pression sur les Palestiniens ».

Promouvoir les relations bilatérales

Le ministre des Affaires étrangères a exprimé la volonté de l'Égypte de renforcer la coopération avec le gouvernement yéménite dans ses efforts visant à développer les infrastructures et à réhabiliter les ressources humaines dans divers domaines.

Il a également souligné l'ouverture égyptienne à s'engager dans des projets de développement et des efforts de reconstruction yéménites.

Il a également évoqué les efforts égyptiens visant à fournir à soutenir le peuple yéménite, notamment en termes de fourniture d'une aide médicale et alimentaire. Soulignant que l'Egypte accueille un grand nombre de citoyens yéménites sur son territoire et leur fournit tous les services de subsistance de manière similaire à ceux offert aux citoyens égyptiens.