Le ministre des Affaires étrangères de l'Egypte Sameh Shoukry lors de son arrivée à l’Aéroport International King Khalid. Photo : la page officielle du ministère des Affaires étrangères saoudite.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Egypte, de l’Arabie Saoudite, des Emirats arabes unis, du Qatar et de la Jordanie ainsi que le secrétaire général du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (Fatah) ont réitéré leurs appels à des mesures « définitives » pour un cessez-le-feu à Gaza et la création d’un Etat palestinien, au terme de leur réunion à Riad, vendredi 9 février.
Ils ont également demandé d’éliminer toutes les restrictions entravant l'entrée de l'aide humanitaire à la bande de Gaza. « Il est impératif d’assurer la protection des civils conformément au droit humanitaire international » souligne un communiqué du ministère saoudien des affaires étrangères, publié par l’agence de Presse Saoudienne (SPA).
Les chefs de la diplomatie arabes ont exprimé leur soutien à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) et ont exhorté les bailleurs de fonds à soutenir les missions humanitaires en faveur des réfugiés palestiniens.
Un marathon diplomatique accompagne les efforts de médiation entre le Hamas et les Israéliens assurés par l’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis pour parvenir à une trêve.
Une équipe de négociateurs du Hamas, présidée par le numéro deux du mouvement, Khalil Al-Haya, s’est rendue au Caire jeudi 8 février pour négocier les termes d’une trêve. Rien n’a filtré sur la teneur de ces négociations jusqu’à la publication de cet article. Ces discussions visent à obtenir un arrêt des combats dans la bande de Gaza et un échange de prisonniers palestiniens en Israël contre les otages israéliens détenus par le Hamas.
Les efforts internationaux
Dans le même contexte, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a bouclé jeudi une tournée au Proche-Orient par de nouveaux entretiens avec des responsables israéliens, où il a de nouveau plaidé pour un accord permettant la libération des otages détenus à Gaza.
Blinken soutient une proposition d’une nouvelle trêve à Gaza après celle d'une semaine conclue fin novembre et qui avait notamment permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens, et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël.
La présidence égyptienne a souligné, vendredi, que l’Egypte et les Etats-Unis partageaient des positions similaires quant à un « apaisement de la situation à Gaza » et soutenaient les efforts visant à parvenir à un cessez-le feu.
Les deux pays travaillent de concert pour la mise en œuvre de « trêves humanitaires » et l’acheminement vers la bande de Gaza d’aides de quantités et à fréquences « adéquates ».
Le communiqué de la présidence a réitéré son refus de la déportation des Palestiniens, au moment où Israël dit s’apprêter à attaquer la ville-frontière de Rafah.
Mais mercredi soir, quelques heures après avoir rencontré le secrétaire d'Etat américain, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a semblé rejeter toute concession en vue d'une trêve. Vendredi, celui-ci a ordonné à l'armée israélienne de préparer l'offensive sur Rafah, ville à la pointe sud de la bande de Gaza et à la frontière avec l’Egypte, où sont massés des 1,3 millions de Palestiniens déportés par la guerre.
De son côté, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a prévenu vendredi que « toute offensive d'ampleur de l'armée israélienne à Rafah, dernier refuge des déplacés de la guerre dans la bande de Gaza, aggravera la tragédie sans fin qui s'y déroule ».
La proposition du Hamas
Selon sa chaîne officielle sur Telegram, le Hamas a proposé, mercredi, un accord-cadre en 3 étapes de 45 jours chacune pour aboutir à un cessez-le-feu total et durable, un échange des otages israéliens avec des prisonniers palestiniens, et l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza.
Un plan immédiatement rejeté par Israël. « Céder aux exigences illusoires du Hamas n’entraînera pas la libération des otages, la victoire est à portée de main », a déclaré Benjamin Netanyahou en guise de réponse.
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