Le journaliste Wael Al-Dahdouh en directe d'une zone dévastée à Gaza
Photo: AFP
La figure emblématique de la guerre de Gaza, Wael Al-Dahdouh, chef du bureau d'Al-Jazeera dans la bande de Gaza, est entré, mardi 16 janvier, en Egypte avant de partir le même jour au Qatar pour recevoir les soins médicaux nécessaires. « Je suis sorti de Gaza pour suivre un traitement médical pour être pris en charge et je retournerai pour accomplir ma mission après mon rétablissement », a annoncé Al-Dahdouh, après son arrivée en Egypte.
Les autorités égyptiennes ont réussi à faire passer Al-Dahdouh en Egypte à travers le terminal de Rafah à la suite d’une demande de la part du syndicat des journalistes égyptiens et d’autres parties qui ont sollicité les autorités pour faciliter le passage d’AL-Dahdouh en Egypte. « On a reçu des demandes des gens proches de Wael Al-Dahdouh demandant son passage en Egypte à cause de la détérioration de sa santé. On a fait des contacts, nous et d’autres parties, avec les autorités égyptiennes à laquelle on a présenté tous les papiers confirmant la situation d’Al-Dahdouh. L’Etat égyptien a eu une réponse aussi rapide qu’efficace qui mérite d’être saluée », se félicite Al-Balshy.
Pour sa part, Wael Al-Dahdouh a remercié l’Egypte et tous ses journalistes pour leur soutien pour lui comme pour la cause palestinienne.
Héros de la guerre de Gaza, Al-Dahdouh a payé cher le prix de son dévouement à son métier. Il n’est pas seulement connu pour sa couverture continue, pour la chaîne Al-Jazeera, de ce qui se passe dans l’enclave dès le déclenchement de la guerre le 7 octobre dernier, mais par la tragédie qu’il a subi en personne sous le joug de la guerre. Né le 30 avril 1970 dans la bande Gaza, Wael y a fait ses études et y a passé la majeure partie de sa vie. Il a commencé sa carrière de journaliste pour le journal palestinien Al-Qods et a travaillé pour de nombreux médias avant de rejoindre Al-Jazeera en 2004 en tant que correspondant à Gaza. Il a également été détenu pendant 7 ans dans les prisons d’occupation israélienne.
Al-Dahdouh a subi lui-même les atrocités de la guerre lorsqu’il a perdu, dans un raid israélien qui a visé sa maison le 25 octobre dernier dans le camp de réfugiés de Nuseirat, sa femme et deux de ses enfants. Le drame a continué quelques semaines plus tard lorsque son fils aîné Hamza, le journaliste de la chaîne Al-Jazeera, a été ciblé par l’armée israélienne alors qu'ils circulaient en voiture à Rafah, à la pointe sud du territoire palestinien. Au même jour, Al-Dahdouh était en direct sur la chaîne pour accomplir sa difficile mission de transmettre au monde la réalité de ce qui se passe dans l’enclave de Gaza, en dépit des défis qu’il affronte tous les jours.
Par ailleurs, les forces d’occupation visent intentionnellement les figures de proue palestiniennes, notamment les journalistes avec l'objectif de censurer et masquer la réalité. Le bilan est de 110 journalistes et professionnels des médias qui ont été tués, de dizaines de membres de leur famille ciblée et plus de 18 journalistes palestiniens arrêtés.
À noter que le 8 janvier dernier, le syndicat des journalistes égyptiens a décidé d’accorder son prix de la liberté de presse 2024 au journaliste palestinien Wael Al-Dahdouh, pour son rôle pendant la guerre israélienne contre Gaza. « Al- Dahdouh restera pour toujours un emblème de la résistance palestinienne et l’héroïsme des journalistes », conclut Al Balshy.
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