Le ministre égyptien de l’Irrigation et des ressources Hydriques ; Hani Sweilam Photo : Al-Ahram
Le ministre égyptien de l’Irrigation et des Ressources Hydriques, Hani Sweilam, a dit que le quatrième remplissage du barrage éthiopien a gravement affecté l'Egypte, lors d'un entretien avec la chaîne saoudienne Al-Arabia le samedi 23 décembre.
« L’Ethiopie n'a pas respecté l'engagement que son premier ministre avait pris lors de sa rencontre avec le président Abdel Fattah Al-Sissi, alors qu’elle s'était engagée à ne pas nuire aux pays voisins lors du quatrième remplissage. Nous avons été surpris par le prélèvement de 26 milliards de mètres cubes d'eau peu de temps après leur accord. L'Ethiopie a ainsi réduit de 53% le quota égyptien, affectant les droits historiques du pays qui s'élèvent à 55 milliards de mètres cubes par an. » a mentionné Sweilam.
Il a souligné que, malgré les affirmations éthiopiennes sur les objectifs énergétiques du barrage, il existe des motifs politiques cachés, révélés lors des négociations.
Sweilam a par ailleurs insisté sur le fait que l'Egypte ne permettra pas de contrôle ou de domination sur les eaux du Nil Bleu, et qu'elle doit défendre sa sécurité hydrique.
Face aux positions inflexibles de l'Ethiopie, le ministre a déclaré que la voie des négociations semblait close : « étant donné les positions éthiopiennes, la voie des négociations est terminée. La République arabe d'Egypte affirme qu’elle surveillera de près les opérations de remplissage et de fonctionnement du barrage de la Renaissance ». Il ajoute que « l’Egypte se réserve le droit, garanti par les conventions internationales, de défendre sa sécurité hydrique et nationale en cas de dommages ».
Concernant la possibilité d'un effondrement du barrage, Sweilam a indiqué que l'Egypte ne dispose pas de détails sur la construction du barrage, mais qu'un tel incident pourrait entraîner des conséquences désastreuses, notamment pour le Soudan.
Malgré un dernier round de négociations le 17 décembre, qui s'est étendu sur trois jours, aucun accord n'a été atteint. Les discussions, entamées il y a 12 ans et facilitées par l'Union africaine, restent dans l'impasse depuis avril 2021.
Une nouvelle tentative de dialogue a été initiée le 13 juillet dernier par le président Abdel Fattah Al-Sissi et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, visant à accélérer les discussions pour aboutir à un accord équitable et juridiquement contraignant concernant la gestion et l'exploitation du barrage, tout en prenant en considération les intérêts des trois pays concernés.
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