Yasmine Fouad, ministère de l'environnement. Photo: Al-Ahram
L’Egypte a mis en garde la communauté internationale contre le manque de fonds consacrés au changement climatique. « Les pays en développement paient la facture de ces changements », a affirmé la ministre de l’Environnement, Yasmine Fouad, dans le discours de l’Egypte devant la COP 28 à Dubaï, prononcé au nom du Président de la République.
« Les discussions sur le changement climatique sont l’occasion de mobiliser la communauté internationale et de l’inciter à soutenir les recommandations de la COP27 tenue l’année dernière à Charm Al-Cheikh », a déclaré Yassmin Fouad.
L’Egypte appelle à quadrupler le budget consacré à l'adaptation climatique et à la mise en œuvre immédiate de mécanismes de financement innovants pour les pays en développement qui permet de demander des comptes à ces pays.
D'après la ministre, le budget nécessaire pour soutenir les pays en développement est estimé à 160 milliards de dollars par an, alors que le financement actuel ne dépasse pas les 22 milliards de dollars.
« L’Egypte a appelé à l’adoption de mesures visant à faire face au coût des crises climatiques successives, un coût qui s’élève à des milliards de dollars chaque année et, surtout, à accélérer les mécanismes de règlement de la dette pour les pays en développement, y compris les pays à revenu intermédiaire ou ceux en développement », souligne Fouad.
Le montant des fonds requis pour mettre en œuvre les engagements des pays en développement à l’horizon 2030 est proche de 6 milliards de dollars. Or, le financement nécessaire pour la transition énergétique augmente de 1 milliard de dollars par an. Et il faut 4 milliards de dollars pour mettre en œuvre la neutralité carbone, ce qui représente une restriction supplémentaire pour les pays en développement rendant les prêts plus difficiles à obtenir.
« L’Egypte appelle à adopter des mesures pour faire face au coût des crises climatiques successives qui s’élève à des milliards de dollars chaque année. Il faut aussi accélérer les mécanismes de règlement de la dette pour les pays en développement », souligne Fouad.
L’Egypte a invité les pays participants à la COP28 à rejoindre l’initiative « Sustainable Debt Alliance », lancée par Le Caire en coopération avec la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et à recourir à l’initiative Breed Gatown, lancé par le Premier ministre de Barbade qui vise à supprimer les frais des pays en développement auprès des institutions financières internationales, à accélérer la restructuration du système de financier international et à faciliter la mobilisation de financements supplémentaires pour le changement climatique.
« Toute mesure unilatérale visant à imposer des restrictions à la compétitivité des pays en développement aura des répercussions économiques et sociales négatives », a déclaré Fouad. Et d’ajouter : « Un cadre multilatéral doit être mis en place pour réaliser les objectifs du développement durable, dont l’équité, la justice, et l’élimination du fossé en matière de développement entre les différents pays et l’éradication de la pauvreté, », a conclu Fouad.
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