Des manifestations ont frappé plusieurs pays islamiques dans le monde pour protester contre la profanation du Coran.
L’Egypte a réitéré cette semaine son rejet total des actes successifs de profanation du Coran. « Ces incidents violent les droits de l’homme, menacent la coexistence pacifique et alimentent l’extrémisme », a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, qui a reçu le 4 août des appels téléphoniques de ses homologues suédois, Tobias Billström, et danois, Lars Rasmussen.
Fin juin, un réfugié iraqien en Suède avait brûlé un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm au premier jour de l’Aïd Al-Adha. La semaine dernière, il a organisé un nouveau rassemblement durant lequel il a piétiné et mis en pièces un nouvel exemplaire du Coran devant l’ambassade d’Iraq. Plus tôt, en janvier, un extrémiste anti-islam suédo-danois avait également brûlé le Coran devant l’ambassade de Turquie à Stockholm. Au Danemark, des autodafés d’exemplaires du Coran sont survenus ces derniers mois à plusieurs reprises.
Ces événements répétitifs ont suscité le mécontentement dans le monde islamique. Le ministère des Affaires étrangères a convoqué la semaine dernière le chargé d’affaires de l’ambassade de Suède au Caire, afin de protester contre les actes commis à Stockholm. Le diplomate suédois a été informé du « rejet total par le gouvernement et le peuple égyptiens des incidents malheureux et répétés au cours desquels des exemplaires du Coran ont été brûlés ou profanés en Suède ». Dans une précédente déclaration, l’Egypte avait mis en garde contre « le développement de l’islamophobie et des crimes de haine ».
Appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités, l’Egypte s’est également prononcée le 31 juillet devant l’Organisation de Coopération Islamique (OCI) lors d’une réunion extraordinaire sur la profanation du Coran dans les deux pays scandinaves. C’est par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères, l’ambassadeur Hamdi Loza, qui a prononcé une allocution par intérim du ministre Sameh Choukri, que l’Egypte a appelé l’OCI à déployer le maximum d’efforts et à adopter des mesures effectives permettant de faire face à la propagation du phénomène de l’islamophobie qui menace la sécurité et la sûreté des sociétés.
L’institution d’Al-Azhar a accusé Stockholm d’avoir autorisé ces actes de haine et de soutenir l’extrémisme et l’islamophobie. Le ministre égyptien des Waqfs, Dr Mokhtar Gomaa, a déclaré que « l’autodafé du Coran par un extrémiste est un racisme odieux qui provoque les sentiments de tous les musulmans, alimente la haine et nuit aux appels à la coexistence et à la paix humaine et mondiale ».
Le député Mohamad Réda Al-Banna, membre de la commission des droits de l’homme au parlement, a souligné l’importance de mettre en oeuvre la déclaration du ministère des Affaires étrangères, en appelant « la communauté internationale à agir concrètement, afin de mettre fin à ces crimes et de demander des comptes à leurs auteurs. Il faut prendre des mesures pour protéger les musulmans dans tous les pays du monde ». Et de conclure : « Nous appelons à une intervention immédiate de la communauté internationale pour établir une loi internationale qui incrimine l’insulte aux prophètes, aux religions et aux symboles religieux, afin de préserver la paix publique dans le monde et de ne pas voir se répéter ces actions dangereuses, qui représentent une menace pour la paix et la sécurité internationales ».
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