Al-Ahram-Hebdo : Comment décrivezvous les positions des puissances étrangères vis-à-vis de l’Egypte après le 30 Juin 2013 ?
Rakha Hassan : La situation au départ n’était pas facile. L’Egypte a souffert dans la première phase après la révolution, en raison de la pression de certaines grandes puissances, notamment l’Union africaine, qui s’est empressée de suspendre l’adhésion de l’Egypte, ou les Etats-Unis qui ont gelé leurs aides financières. Car au départ, certaines puissances avaient mal défini les événements en Egypte en tant que coup d’Etat militaire. Cette image a rapidement changé en 2014, avec l’accession du président Abdel-Fattah Al-Sissi au pouvoir via un processus électoral. Très rapidement, l’activité de l’Egypte au sein de l’Union africaine a été rétablie, l’Union européenne a repris sa coopération et son aide à l’Egypte et les Etats-Unis ont montré une compréhension de la situation en Egypte. On se rappelle la célèbre déclaration du président américain Barack Obama, lorsqu’il a annoncé que les Etats-Unis traitent avec le président élu par le peuple égyptien. L’Egypte, par une direction raisonnable, a pu gagner la confiance de tous les pays du monde.
— La majorité des pays arabes et du Golfe ont joué un rôle particulier dans le soutien de l’Egypte. Comment évaluez-vous leur position ?
— L’Egypte avait reçu un grand soutien des pays arabes depuis le premier jour, en particulier des pays du Golfe, comme l’Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats et autres. Ce soutien politique et financier a aidé l’Egypte à se redresser à un moment très difficile de son histoire.
— Comment la politique étrangère égyptienne a-t-elle changé après cette révolution ?
— La diplomatie égyptienne après la Révolution du 30 Juin repose sur des relations équilibrées et une ouverture sur le monde. L’Egypte a commencé à communiquer directement et à maintenir des relations politiques et économiques avec l’Extrême-Orient, comme la Chine et le Japon, et aussi avec l’Asie du Sud-Est, comme la Malaisie, Singapour et l’Inde. Et a entretenu des partenariats dans des domaines variés. La participation euro-égyptienne dans les domaines économique, politique et militaire a été rapidement réactivée. Mais l’Egypte, dans cette nouvelle phase de son histoire, a élargi et diversifié ses sources de coopération au niveau mondial pour éviter de se soumettre à une puissance mondiale. Par exemple, lorsque les Etats-Unis ont hésité à accepter l’achat par l’Egypte d’avions militaires avancés, l’Egypte est allée les acheter à la France et à l’Allemagne. Nous pouvons donc conclure que l’Egypte jouit de la diversité dans ses relations internationales, ce qui la rend libre dans ses décisions et l’aide à préserver ses intérêts et ses objectifs.
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