Invité d’honneur aux réunions du G20 en Inde, le chef de la diplomatie, Sameh Choukri, a réclamé une coopération internationale accrue pour faire face aux « défis enchevêtrés » auxquels le monde est confronté. Choukri a notamment évoqué le changement climatique, la question des dettes et l'augmentation des prix des denrées alimentaires et de l'énergie. Il a abordé le problème de la dette internationale, soulignant que « l’absence de réforme des mécanismes de gestion de la dette risque d’alourdir ce fardeau pour les pays en développement et de menacer les progrès réalisés au cours des précédentes décennies dans la lutte contre la pauvreté ». La dette extérieure de l’Egypte est de 154,980 milliards de dollars, selon les chiffres officiels de la Banque Centrale.
« Le chef de la diplomatie a affirmé que le renforcement de l'infrastructure économique mondiale est une priorité pour aider les pays en développement à surmonter les fluctuations économiques », explique Ahmed Abou-Zeid, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Et d’ajouter que l'alliance pour « la dette durable » a été lancée en marge de la COP27, et vise à réduire le coût de l'emprunt vert, à améliorer les conditions de financement et à renforcer la conversion de la dette en investissements climatiques.
Le G20 regroupe les 19 pays aux économies les plus influentes du monde et l'Union européenne. Ses membres représentent presque les deux tiers de la population mondiale et environ 80 % du commerce mondial, ce qui en fait un forum important en matière de coopération économique et financière mondiale. Chaque année, des pays en dehors du forum assistent à sa réunion générale en tant qu’« invités spéciaux ». L’Egypte est ainsi présente à New Delhi aux côtés de 8 autres pays non-membres, dont notamment le Nigeria et les Emirats arabes unis.
Choukri a proposé l’hébergement, par l’Egypte, d’un centre de stockage et de distribution des céréales pour renforcer les provisions alimentaires, réduire les pénuries en temps de crise et éviter la fluctuation des prix et les perturbations des chaînes d'approvisionnement dues à l’impact de la guerre en Ukraine. L'Egypte est en effet le plus grand importateur de blé au monde. 70 % du blé est importé de Russie et 10 % d'Ukraine. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix du blé ont presque doublé, passant de 230 à 450 dollars la tonne.
La hausse des prix des produits de base due à la guerre a poussé la Banque Centrale à dévaluer la livre égyptienne à deux reprises en 2022.
Selon Abou-Zeid, Choukri a surtout appelé à « une représentation plus large » des pays en développement dans les organes de décision, y compris le Conseil de sécurité, et a exhorté les membres du G20 à soutenir « une participation plus large des banques multilatérales de développement à la lutte contre la pauvreté ».
Le ministre a également souligné la responsabilité qui incombe à la communauté internationale pour atténuer la souffrance humaine résultant des catastrophes naturelles, qu'il s'agisse de pertes en vies humaines, de pertes matérielles ou d'afflux de réfugiés, faisant référence à sa récente visite en Turquie et en Syrie après le tremblement de terre dévastateur dans les deux pays.
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