Al-Ahram Hebdo : Comment la stratégie nationale des droits de l’homme contribuera-t-elle à renforcer ce domaine en Egypte ?
Tareq Radwan : Cette stratégie a trait aux droits de toutes les catégories de la population : les femmes, les personnes âgées, les jeunes, les handicapés et autres. Ces droits sont mentionnés dans un document officiel, ils seront certes renforcés. Le concept des droits de l’homme a évolué. Au cours des dernières années, l’Etat s’est focalisé sur la sécurité, la lutte antiterroriste, les projets de développement et la mise en place d’une économie forte. Aujourd’hui, et après avoir réalisé un bond important dans ces dossiers, il aspire à consolider les principes des droits de l’homme via les quatre axes de la stratégie nationale.
— Pourquoi inclure les objectifs du développement au concept des droits de l’homme ?
— La nouvelle stratégie est une sorte de contrat entre l’Etat et le citoyen égyptien. Elle définit le concept des droits de l’homme dans le cadre des besoins sociétaux en les liant au développement et non pas selon le modèle exporté que certains tentent d’imposer. C’est ce que traduit par exemple l’initiative Hayah Karima (vie décente) dont profitent environ 600 000 citoyens.
— L’année 2022 a été déclarée par le président « année de la société civile ». Quelle est la portée de cette décision ?
— L’Egypte compte 54 000 organisations de la société civile et 1 800 organisations étrangères, dont le rôle n’est pas suffisamment ressenti. L’annonce du président signifie qu’il est temps que ces organisations lancent des initiatives effectives fondées sur les priorités et les besoins du citoyen. Il reste que le parlement aussi ait un rôle pour concrétiser cette stratégie via des législations qui servent ces objectifs. Le parlement organisera un dialogue communautaire avant de promulguer les lois nécessaires.
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