40 présidents de Cours constitutionnelles africaines sont arrivés cette semaine au Caire pour participer à la 5e réunion de haut niveau des présidents des Cours constitutionnelles et des Cours suprêmes africaines, qui se tient du 12 au 16 juin en Egypte. Cette rencontre, qui se tient annuellement depuis 2017, vise à renforcer la coopération entre les organes judiciaires africains et travaille sur les objectifs judiciaires communs nécessaires au développement durable des pays africains et au bien-être de leurs peuples. Quelques heures avantla tenue de la séance inaugurale, le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu les représentants des 40 pays africains participant à cette rencontre. Le président a affirmé que les efforts judiciaires sont devenus particulièrement importants pour le développement, notamment en matière de lutte contre le terrorisme. Il a souligné les défis de nature particulière auxquels sont confrontés les pays en développement, notamment les pays africains, dans le monde post-coronavirus, notant qu’une stratégie judiciaire harmonieuse est nécessaire pour améliorer le rôle des Etats et faire face à ces défis, a rapporté le porte-parole de la présidence, Bassam Rady.
Quatre axes de discussion
Au cours des cinq journées de cette réunion, quatre principaux axes de discussions se sont dégagés, à savoir la lutte contre le terrorisme, l’économie verte, la justice électronique, la transformation numérique et, enfin, la réforme des systèmes médicaux. Le conseiller Adel Chérif, vice-président de la Cour suprême constitutionnelle et secrétaire général de la réunion du Caire, explique: « Ces quatre axes ont une importance majeure pour les pays du continent afin de préserver la sécurité et le développement durable, surtout dans le contexte difficile de la pandémie de Covid-19. Certains thèmes, notamment la transformation numérique et le développement des systèmes médicaux, sont devenus une nécessité. Aussi, l’économie verte, qui est l’un des plus grands défis face au continent, a besoin de la contribution des autorités judiciaires pour mettre en place une infrastructure juridique appropriée. Des défis qui ne peuvent être relevés qu’en assurant la stabilité et la paix sur le continent via la lutte contre le terrorisme ».
Pour sa part, l’ancien secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, a affirmé dans un message enregistré que la réunion du Caire a une importance particulière dans le contexte de la pandémie de coronavirus, de la crise climatique et de la lutte contre le terrorisme. « Il est temps de développer la jurisprudence pour faire avancer notre monde. Il faut que les dirigeants africains travaillent au-delà des frontières pour réaliser les objectifs annoncés et surmonter ces défis ».
Parmi les participants à cette rencontre figuraient aussi le conseiller Abdel-Wahab Abdel-Razeq, président du Sénat, et le conseiller Hanafi Guébali, président de la Chambre des représentants, ainsi que les deux anciens présidents de la Cour constitutionnelle suprême, qui ont également souligné l’importance de la coopération africaine en termes d’échanges d’expertise et de coopération au niveau des législations. « Au bout de 5 ans, la réunion de haut niveau du Caire est devenue une plateforme pour la justice constitutionnelle africaine permettant une coopération, une consultation et un dialogue entre les chefs des tribunaux du continent. Notre rencontre annuelle souligne les efforts concertés des pays participants en adéquation avec les exigences actuelles des pays africains en matière de développement. Un effort qu’il faut absolument poursuivre », a affirmé Guébali.
Une réunion importante au cours de laquelle les participants ont exposé leurs propositions et discuté des moyens de coopération. Des recommandations seront annoncées à la fin de la dernière journée de cette réunion, formant une feuille de route africaine à travers laquelle les organes judiciaires travailleront pour relever les défis d’avenir.
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