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Maintenir le dialogue

May Al-Maghrabi, Mardi, 17 décembre 2019

La troisième édition du Forum mondial de la jeunesse s’est tenue du 14 au 17 décembre à Charm Al-Cheikh, en présence du président Abdel-Fattah Al-Sissi et avec la participation de 7 000 jeunes. Retour sur un événement riche en débats.

Maintenir le dialogue
Plus de 7 000 jeunes de 197 pays ont participé au forum, en présence du président Sissi et de son épouse.

La troisième édition du Forum mondial de la jeunesse s’est tenue du 14 au 17 décembre à la station balnéaire de Charm Al-Cheikh, en présence du président Abdel-Fattah Al-Sissi. Plus de 7 000 jeunes de 197 pays ont participé à cette plateforme, l’occasion pour ces jeunes d’évoquer les dossiers africains et internationaux et de transmettre leurs vues aux décideurs. Les présidents palestinien, Mahmoud Abbas, et sénégalais, Macky Sall, y ont pris part, ainsi que des représentants des gouvernements africains et arabes et des organisations internationales. « Cet événement mondial nous ramène aux racines de l’humanité qui ne font pas de distinction entre les hommes sur la base du sexe, de la couleur ou de la religion. Il s’agit d’un message d’amour et de paix basé sur un dialogue constructif et une orientation vers l’avenir », a affirmé le président Sissi dans son discours prononcé à la cérémonie inaugurale du forum tenue sous le slogan « L’Egypte, carrefour des civilisations ».

Dossiers multiples

Les activités du forum ont inclus 16 sessions traitant de différents sujets, dont la sécurité alimentaire en Afrique, les défis sécuritaires et la paix internationale, la stimulation de la coopération entre les pays de la Méditerranée, les changements climatiques, l’intelligence artificielle, l’autonomisation de la femme, la transformation numérique et la quatrième révolution industrielle. Le président Sissi a assisté à ces séminaires ainsi que plusieurs responsables de haut niveau et des représentants des organisations internationales (voir encadré). D’ailleurs, les jeunes ont organisé plusieurs ateliers de travail, ce qui a permis de rédiger un agenda de coopération entre les jeunes du monde entier sur le développement durable, la paix et l’autonomisation économique des jeunes. Le « théâtre des jeunes », une expérience pionnière mise en place lors de la deuxième édition du forum en 2018, a témoigné d’activités artistiques reflétant la diversité des civilisations et des cultures.

Par ailleurs, pour la première fois, le robot « Sophia », premier robot social, développé par l’Arabie saoudite, a participé au forum, disant vouloir devenir « l’ambassadrice des robots dans le monde ». Sa présence au forum symbolise l’intérêt accordé par l’Egypte et par d’autres pays arabes à l’intelligence artificielle. « L’intelligence artificielle devrait être développée en fonction des objectifs de l’Etat et de façon à conserver la sécurité nationale », a jugé le président Sissi, lors de sa participation à une session lundi sous le thème « L’intelligence artificielle et l’homme, à qui le contrôle ? ». L’Egypte veut se lancer rapidement dans ce domaine qui sert son plan de développement durable 2030 axé sur les technologies modernes. Un Conseil national pour l’intelligence artificielle vient d’être créé. Sa mission : élaborer une stratégie nationale pour introduire l’intelligence artificielle en Egypte. Une nécessité pour aller de pair avec le développement des technologies dans le monde entier et rejoindre la quatrième révolution industrielle. D’après les estimations du ministère de l’Enseignement supérieur, l’intelligence artificielle devrait contribuer à hauteur de 7,7 % du PIB en Egypte d’ici 2030. Et sa croissance annuelle moyenne devrait atteindre 25,5 % entre 2018 et 2030.

Lors de ses interventions au forum, le président Sissi a fait d’importantes déclarations reflétant la vision de l’Egypte vis-à-vis des dossiers régionaux et internationaux (voir encadré). En marge du forum, le président a d’ailleurs évoqué ces dossiers lors de rencontres avec plusieurs dirigeants (voir encadré).

Un modèle de simulation de l’Union pour la Méditerranée a été organisé avec la participation du président, et a voté à l’unanimité en faveur de la lutte contre les changements climatiques. L’Egypte, la Belgique, la République tchèque, la Bosnie-Herzégovine, l’Estonie, la France, l’Irlande, la Ligue arabe, la Lituanie, le Liban, Malte, la Pologne et Monaco y ont été représentés. Des experts en relations internationales et en développement durable ont animé le modèle. Le délégué de l’Egypte a affirmé que les Etats méditerranéens étaient les plus vulnérables aux changements climatiques, appelant la communauté internationale à réduire les émissions de carbone.

Interactivité constructive

Le Forum mondial de la jeunesse est « un exemple pour le monde entier », comme l’a affirmé le directeur général de l’Organisation des Nations-Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), Li Yong, dans son discours à la cérémonie inaugurale du forum. Il a de même salué le gouvernement égyptien pour « son initiative qui consiste à investir dans la jeunesse, qui représente l’avenir de la planète, sachant que 30 % des habitants de la planète sont des jeunes ». D’où l’importance, selon lui, du Forum mondial organisé par l’Egypte et dont les objectifs riment avec la stratégie de l’Onu pour la jeunesse 2030. « Ce programme de développement durable 2030 ne peut être réalisé sans la jeunesse du monde entier dans laquelle il faut investir, car elle est le moteur du développement et du changement envisagés », a affirmé Yong.

Lancé pour la première fois en 2017, à l’initiative du président Sissi, le Forum mondial de la jeunesse est devenu aujourd’hui une occasion pour les jeunes Egyptiens d’interagir avec les principaux décideurs et de rencontrer des jeunes prometteurs de la région et du monde entier. Ce forum est devenu une importante plateforme qui offre aux jeunes l’occasion de discuter de différents sujets qui occupent le monde d’aujourd’hui et qui façonneront l’avenir. « Cette année, 300 000 jeunes ont présenté leur candidature pour y participer, un nombre qui reflète l’intérêt accordé par les jeunes du monde entier à ce forum », indique Moëmen Sayed, membre de la Coalition des jeunes des partis politiques, exprimant sa fierté de prendre part aux activités du forum. « Rencontrer des jeunes de différents pays, continents, cultures … pour discuter de diverses questions d’actualité ainsi que des perspectives d’avenir est une expérience riche dont profitent toutes les parties, les jeunes et les gouvernements », affirme Sayed. Il ajoute que le forum est devenu une tribune pour les jeunes afin d’exprimer leurs points de vue, de présenter des idées et de partager des expériences. Ce mécanisme a réussi à inclure les jeunes de manière positive à la vie politique, comme l’affirme le politologue Tarek Fahmi, qui ajoute que la troisième édition du forum a réussi à atteindre tous ses objectifs, dont l’interactivité constructive entre les jeunes du monde. « Il s’agit d’un mécanisme efficace qui permet de former les futurs cadres. Ce qui est positif dans la mesure où il permet d’investir dans les capacités et les idées prometteuses de la jeunesse pour éviter qu’elle ne bascule dans l’extrémisme ou la dépression », estime Fahmi. Sur un autre volet, il affirme que le forum a prouvé au monde entier que l’Egypte avance sur la bonne voie. « L’organisation de ces événements fait partie de la diplomatie douce de l’Egypte. Elle envoie des messages de paix à la communauté internationale », ajoute le politologue, notant que les Nations-Unies ont salué l’initiative de l’Egypte.

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