L’organisme de météorologie a averti que le début de la saison d’automne était susceptible d’amener des changements météorologiques subits, dont des pluies torrentielles, notamment en Haute-Egypte, en mer Rouge et dans les gouvernorats côtiers. Pour s’y préparer, le ministère de l’Irrigation et des Ressources hydriques a mis sur pied un plan préventif qui consiste à assurer la maintenance des barrages et des réservoirs, à vérifier la capacité des évacuateurs et des égouts, à assurer la sécurité des ponts et à éliminer les obstacles entravant l’écoulement dans les canaux qui transportent l’eau de pluie. Par ailleurs, en coordination avec les gouverneurs et les instances concernées, le gouvernement assure la présence d’un nombre suffisant de camions d’aspiration d’eau pour agir immédiatement en cas d’accumulation d’eaux de pluie.
De son côté, le ministère de la Solidarité sociale a consacré une somme de 10 millions de L.E. à la création de groupes de secours venant en aide en cas d’endommagement d’une région par des inondations. En coordination avec les conseils municipaux, le Croissant-Rouge et des ONG, d’une part, et les ministères concernés, dont celui de l’Electricité, de l’Irrigation et de l’Intérieur, d’autre part, des cellules de crise seront mises sur place pour recevoir les appels des secours des citoyens et intervenir rapidement.
Ces mesures visent à éviter la répétition de catastrophes qu’ont causées certaines inondations par le passé. L’Egypte fait, en effet, face depuis toujours au phénomène des pluies torrentielles et des inondations, qui ont parfois causé d’énormes dégâts économiques ainsi que des victimes, notamment en 2014. Pour contrer ce phénomène, l’Etat a élaboré, en 2015, un plan dont le coût est de 4,2 milliards de L.E. et qui vise à protéger le pays des dangers liés au pluies torrentielles et aux inondations. Medhat Al-Chazli, urbaniste, indique que le gouvernement a réussi, au cours des dernières années, à prendre des mesures pour remédier aux défaillances des infrastructures ainsi que des mesures d’urgence pour éviter la répétition des telles catastrophes. « La maintenance périodique, au cours des deux dernières années, du système des égouts a porté ses fruits. Ce système était auparavant la principale cause des catastrophes, notamment à Alexandrie, au Caire et dans d’autres gouvernorats dans le Delta, qui ont été sinistrés par les eaux de pluies », explique Al-Chazli.
Mieux gérer les situations de crise
La gestion des situations de crise et le manque de coordination entre les diverses instances concernées constituaient un autre problème auquel le gouvernement a oeuvré à remédier, comme l’affirme le général Ossama Senger, ancien président du secteur de gestion des crises et des catastrophes, dépendant du Conseil des ministres. « Ce manque de coordination a aggravé les conséquences des inondations qui ont eu lieu à Alexandrie ou à Ras Ghareb en 2016 et 2017. La confusion régnait lors des travaux de secours », dit Senger. Des erreurs que le gouvernement entend désormais éviter grâce à un plan intégral d’action relatif aux pluies torrentielles, incluant toutes les instances impliquées, soit l’Organisme de météorologie, les ministères concernés et la société civile. « Cette année, des stages pratiques et théoriques ont été organisés pour le personnel de ces instances, afin de leur apprendre à gérer les situations d’urgence ainsi que les moyens de renforcer la coordination entre les divers acteurs pour contrôler les situations de crise et réduire les dégâts », souligne Senger.
Des précautions qui ne seront toutefois pas en mesure d’éviter à 100% les risques de dégâts en cas de catastrophes naturelles imprévues. « Partout dans le monde, la force des pluies ou des intempéries dépasse les capacités mises en place pour les contrôler, quelles que soient les compétences financières de l’Etat », souligne Senger.
Si limiter au maximum les dégâts est important, exploiter les eaux de pluie à un moment où l’Egypte souffre d’une pénurie hydrique ne l’est pas moins. C’est ce que note le géologue Abass Chéraki, expert hydraulique au Centre des recherches et des études africaines à l’Université du Caire. Il estime que les pluies torrentielles sont de bonne augure, surtout pour les régions qui sont loin de la Vallée du Nil et qui comptent principalement sur l’eau souterraine. « A titre d’exemple, le lac de stockage creusé l’année dernière à Sainte-Catherine a pu emmagasiner environ 10000 m3 d’eau, qui sont utilisés pour l’irrigation ou comme eau potable pour les habitants de cette région. Il ne faut donc pas craindre les inondations, mais plutôt essayer d’en profiter au maximum », déclare Chéraki.
C’est dans ce but qu’au cours des trois dernières années, le gouvernement a installé 8 barrages et 15 réservoirs souterrains dans le Nord du Sinaï, 59 barrages, 19 réservoirs souterrains et 15 lacs artificiels au Sud du Sinaï, 17 barrages, 12 lacs de stockage et un canal industriel au gouvernorat de la mer Rouge, ainsi que 310 réservoirs souterrains à Matrouh d’une capacité de stockage allant de 100 à 1000 m3 l
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