Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a annoncé, à la clôture de sa 7e édition tenue les 30 et 31 juillet, à la Nouvelle Capitale administrative, un certain nombre des recommandations destinées à inclure les jeunes au processus politique et à les engager aux initiatives lancées par l’Etat. Une conférence qui « donne un grand espoir en l’avenir et un élan positif pour aller en avant grâce à la volonté des jeunes prometteurs et à celle du peuple », comme a estimé le président Abdel-Fattah Al-Sissi dans son discours, lors de la séance de clôture. Emanant de cette conviction en la capacité des jeunes, le président a chargé le Conseil des ministres d’étudier en détail toutes les propositions présentées par les jeunes lors du modèle de simulation de l’Etat et de préparer, dans un délai de 15 jours, un rapport sur les moyens de les mettre en exécution.
Les recommandations de la conférence ont porté sur des décisions concrètes visant à inclure les jeunes dans la sphère politique. Il s’agit, entre autres, de la formation de groupes de travail regroupant des jeunes du programme présidentiel, des universités ainsi que des chercheurs pour s’entretenir régulièrement avec le gouvernement et les institutions de l’Etat sur les priorités de l’agenda du travail national. D’autres groupes de jeunes devront être formés pour assister le gouvernement et diverses institutions de l’Etat dans le suivi et l’exécution des projets nationaux. Le travail de ces groupes débutera immédiatement sous la supervision du premier ministre et des ministères concernés.
Pour ce qui est de la formation des cadres politiques, il a été décidé de créer un siège de l’Académie nationale de formation des leaderships à la Nouvelle Capitale administrative. Cette nouvelle filiale comprendra un centre de formation pour les jeunes arabes et africains.
Parmi les autres recommandations figure le lancement du projet national du développement des villages les plus pauvres dans le cadre de l’initiative « Une Vie digne » (voir encadré). Le président a de même donné le coup d’envoi au projet national de la transformation numérique qui débutera à titre expérimental au gouvernorat de Port-Saïd où 18 services publics seront numérisés. Sur un autre volet, le gouvernement a été chargé de finaliser au plus court délai un projet de loi sur l’administration locale et un autre sur le rétablissement du Conseil de la choura (Sénat), pour les soumettre au parlement au cours de la prochaine session qui débutera au mois d’octobre. Proposé par les jeunes, le président a annoncé que le gouvernement adoptera le projet du développement de la région de Ras Al-Tine, à Alexandrie. Une région dont le développement permettra d’exploiter les atouts touristiques et patrimoniaux, alors que jusqu’à présent, elle fait partie des zones informelles. Les jeunes ont notamment proposé un projet de développement urbain et touristique de Ras Al-Tine, d’un coût de 8 milliards de L.E., avec l’ambition qu’il engendre, dans les dix prochaines années, des revenus qui peuvent atteindre 155 milliards de L.E. « Un tel projet, pour une région estivale et urbaine sur la côte de la Méditerranée, renfermant des sites patrimoniales, contribuera à promouvoir le tourisme interne, améliorer la qualité de vie de ses habitants, absorber la densité de la population en créant une nouvelle agglomération urbaine parallèle et garantir des offres d’emploi », estime Ahmad Darwich, ancien vice-ministre du Logement pour le développement urbain des zones informelles. Jeudi 1er août, le premier ministre, Moustapha Madbouli, s’est réuni avec son gouvernement pour discuter de l’exécution des recommandations de la conférence dont en tête l’initiative d’« Une Vie digne» et celle de la transformation numérique.
Agenda interactif
L’agenda de la Conférence de la jeunesse a inclus plusieurs activités, dont des modèles de simulation de l’Etat, des séminaires sur plusieurs thèmes d’ordre politique, économique et social, la séance « Interrogez le président », au cours de laquelle le président a répondu à toutes les questions et les préoccupations des jeunes.
Par ailleurs, la graduation de la première promotion du Programme présidentiel de leadership africain, regroupant des jeunes de 29 pays, a été célébrée lors de la cérémonie de la clôture, au cours de laquelle des jeunes innovateurs et talentueux ont été honorés. Le président a également honoré les membres de la sélection junior de handball, ayant récemment remporté la médaille de bronze au championnat de handball U21 organisé en Espagne.
Autant d’activités qu’ont animées 1 500 jeunes issus des universités, des partis politiques, du Programme Présidentiel de Leadership (PPL), ainsi que des jeunes qui se sont inscrits sur le site de la conférence. Et ceci, en présence du président Sissi, du premier ministre ainsi qu’un parterre de hauts responsables, écrivains et personnalités publiques. Le politologue Hassan Salama met en relief l’importance des conférences de la jeunesse dans la mesure où ils ont pu activer le rôle des jeunes sur la scène politique et sociale. « Initiateur de ces conférences depuis 2016, le président Sissi croit en le rôle et en la capacité des jeunes à dessiner l’avenir de leur pays, il a voulu, par ces rencontres, construire des ponts de dialogue entre jeunes et responsables. Un mécanisme efficace qui permet de former de futurs cadres ayant une expérience politique mature. Aujourd’hui, ces jeunes se préparent concrètement à devenir de véritables acteurs sur la scène politique. Ce qui est certes très positif dans la mesure où il permet d’investir les capacités et les idées prometteuses de la jeunesse », estime Salama, notant que le modèle de simulation de l’Etat avec toutes les idées et les propositions qu’il a adoptées témoigne d’une maturité politique des jeunes acquise grâce à ces conférences.
Une expérience « modèle » et une plateforme interactive comme l’affirme Gihane Madih, présidente du parti libéral Misr Octobre, soulignant que les Nations-Unies ont salué l’initiative de l’Egypte en faveur des jeunes. « Il s’agit d’investir dans les jeunes, pilier du développement et avenir du patri. D’ailleurs, le transfert de l’expérience aux pays du continent noir, en organisant des stages de formation politique aux jeunes Africains, vient renforcer les liens entre l’Egypte et l’Afrique au niveau des peuples et des gouvernements », note Madih.
Enfin, à l’occasion de la conférence, un documentaire sur les travaux accomplis à la Nouvelle Capitale administrative a été diffusé lors de la cérémonie inaugurale. Un projet phare réalisé en un temps record qui représente, tout comme les jeunes, « l’avenir du pays », comme l’a dit le président.
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