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Ahmad Nagui Qamha : La diplomatie égyptienne a marqué un grand retour depuis l’arrivée de Sissi

Maha Salem, Mercredi, 09 mai 2018

Ahmad Nagui Qamha, rédacteur en chef d’Al-Siyassa Al-Dawliya (politique internationale) revient sur le rôle régionaux et mondiaux de la diplomatie égyptienne.

Ahmad Nagui Qamha

Al-Ahram Hebdo : En coopération avec le ministère des Affaires étrangères, la revue Politique internationale a publié un supplément sur le bilan de deux ans de l’Egypte au Conseil de sécurité de l’Onu. Comment évaluez-vous le rôle de la diplomatie égyptienne au cours de cette période ?

Ahmad Nagui Qamha : Tout d’abord, il faut noter que la politique étrangère et la sécurité nationale sont deux dossiers importants et étroitement liés. Autrement dit, pour garantir et protéger notre sécurité nationale, notre politique étrangère doit être stable et puissante. Depuis les années 1970, le rôle de l’Egypte a reculé en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine. Et en 2011, l’instabilité et l’insécurité dont a témoigné l’Egypte après la révolution de 2011, et par la suite la détérioration des relations de l’Egypte avec certaines institutions internationales, ont également jeté leur ombre sur l’efficacité du rôle égyptien sur les scènes internationale et régionale. Mais après l’élection du président Abdel-Fattah Al-Sissi, la diplomatie égyptienne a marqué un grand retour et est redevenue active dans plusieurs sphères. Il est vrai qu’il a fallu du temps pour que l’on puisse récupérer notre rôle.

— Quels sont les principes de base de la politique étrangère du Caire ?

— Aujourd’hui, la politique étrangère est basée sur plusieurs principes: la politique étrangère égyptienne est indépendante, non alignée et ne cède jamais aux pressions étrangères, même dans les moments les plus critiques. Elle n’intervient jamais dans les affaires internes des autres pays, même s’il y a des différends entre eux, comme c’est le cas avec la Turquie et le Qatar. L’Egypte soutient toujours le règlement politique dans les crises et refuse le règlement militaire. Grâce aux efforts du ministère des Affaires étrangères, l’Egypte a pu retrouver sa place de leader. Et au cours de son mandat, l’Egypte a joué un rôle actif concernant les dossiers régionaux, arabes et africains.

— Justement, quels sont les acquis que l’Egypte a pu en retirer ?

— L’Egypte était l’un des candidats du continent africain. Depuis 2014, les autorités égyptiennes ont intensifié leurs contacts avec les organismes et les pays africains pour expliquer la politique du Caire et ses nouvelles orientations. Au cours de son mandat, la politique égyptienne a soutenu les pays africains et arabes. Elle a également organisé des rencontres entre des organismes africains et européens. Ces rencontres ont abouti à une certaine coopération entre eux. Autre effort, une coopération directe entre la Ligue arabe et le Conseil de sécurité, surtout pour ce qui est des questions arabes. L’Egypte préside actuellement le Comité de la lutte contre le terrorisme dépendant du Conseil de sécurité de l’Onu et poursuit toujours son rôle important dans certains dossiers à travers sa participation dans plusieurs autres comités dépendant de l’Onu.

— En tant que rédacteur en chef de la revue Al-Siyassa Al-Dawliya, comment jugez-vous le rôle des centres de recherches et d’études dans la prise de décisions ?

— Les centres des recherches et d’études ont certainement une tâche à accomplir, il leur incombe d’importantes responsabilités. Ils scrutent ce qui se passe, enregistrent les événements tels qu’ils sont passés, les décryptent, les analysent. Par ailleurs, ces centres doivent présenter et expliquer ce qui se passe à l’opinion publique. Et certaines décisions doivent être prises pour satisfaire l’opinion publique tout en protégeant les intérêts du pays.

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