Mercredi, 16 octobre 2024
Al-Ahram Hebdo > Egypte >

Bilan: Le président élu … à l’ombre de l’armée

Mardi, 25 décembre 2012

President

Le 24 juin, le Frère musulman Mohamad Morsi a été déclaré dimanche vainqueur de la présidentielle, devenant le premier président élu dans l’histoire du pays.

Fort d’une légitimité populaire, le nouveau président devra exercer ses fonctions dans une marge de manoeuvre très réduite face au Conseil militaire aux commandes du pays.

L’occasion s’est présentée de s’imposer en maître face à une armée dont le rôle politique a réduit sa capacité à assurer la « protection de la nation ». L’attentat du 5 août contre un poste-frontière entre l’Egypte et Israël, où 16 policiers égyptiens ont été tués par des « éléments d’une organisation djihadiste », lui a servi de prétexte. Une semaine après, le président a décidé de se débarrasser de l’emprise des militaires par un coup de force.

Il a mis à la retraite les deux hommes forts du Conseil militaire, le maréchal Tantawi, ministre de la Défense et chef du Conseil suprême des forces armées, et Sami Annan, chef d’état-major de l’armée. Le président Morsi s’est également arrogé le pouvoir législatif.

Le général Abdel-Fattah Al-Sissi, chef des renseignements militaires, a été nommé ministre de la Défense, et le général Sedqi Sobhi a pris la tête de l’état-major. D’autres dirigeants de l’armée ont été remplacés par leurs adjoints et consolés par des postes lucratifs.

L’effet le plus évident de l’initiative de Morsi a été de limiter le rôle des militaires dans la vie politique. En douceur, mais surtout « avec l’assentiment de hauts responsables militaires », comme l’a souligné le président.

Un changement des rapports de force entre les islamistes et l’armée ? Certes, mais le président Mohamad Morsi a-t-il vraiment réussi à mettre un terme à l’hégémonie des militaires ? Cela reste à prouver.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique