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Michel Sapin : La lutte contre la corruption est un élément de stabilité économique et politique

Névine Kamel, Mardi, 17 mars 2015

Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a présidé la délégation française à la conférence de Charm Al-Cheikh. Il fait part de sa vision sur l’avenir de l’économie égyptienne.

Le ministre français des Finances, Michel Sapin
Le ministre français des Finances Michel Sapin

Al-Ahram Hebdo : La France a été présente à la conférence de Charm Al-cheikh avec une délégation officielle et une trentaine d’entreprises. Quel est le message que votre pays a voulu transmettre avec cette importante participation ?

Michel Sapin : La participation d’une délégation gouvernementale à la conférence du Charm Al-Cheikh visait à transmettre un message de soutien politique au gouvernement égyptien, ainsi qu’un message de confiance au climat des affaires. Parmi la trentaine d’entreprises françaises qui ont tenu à participer à la conférence, quelques unes, comme Total, oeuvrent déjà sur le marché égyptien et tiennent à étendre leurs activités en Egypte. D’autres découvrent pour la première fois l’Egypte et sont en quête de partenariats avec le secteur privé égyptien. L’énergie renouvelable, l’agroalimentaire et l’infrastructure sont des domaines auxquels les entreprises françaises s’intéressent.

— Le gouvernement égyptien a entrepris une série de réformes économiques ces deux dernières années. Pensez-vous qu’elles sont suffisantes ?

— Il est vrai que l’Egypte a pris des décisions importantes sur le plan économique, mais il ne faut pas s’arrêter-là. Le gouvernement égyptien a besoin d’améliorer le climat d’investissement pour gagner la confiance des investisseurs. Et c’est d’abord la stabilité juridique qu’il faut assurer. Le gouvernement égyptien a promulgué la nouvelle loi unifiée sur l’investissement, mais reste à la concrétiser. L’accès aux devises étrangères est une autre question très importante pour stabiliser le climat d’investissement. Les investisseurs sont inquiets et le gouvernement égyptien doit présenter des solutions rapides et sincères.

— Qu’en est-il des contrats de partenariats signés lors de la conférence ?

— L’Agence Française de Développement (AFD) a octroyé au gouvernement égyptien un prêt de 40 millions d’euros, pour financer la construction de la première centrale photovoltaïque à Kom Ombo, connectée au réseau national d’électricité. L’étude de faisabilité de ce projet a été réalisée grâce à un don de l’Union Européenne, par le biais de l’AFD.

— Une loi pour la lutte contre la corruption vous semble-t-elle indispensable pour favoriser le climat des affaires en Egypte ?

— Certainement. La lutte contre la corruption est un élément de stabilité économique et politique et un indicateur du bon fonctionnement. C’est une nécessité absolue.

— Et pour la situation sécuritaire en l’Egypte … Vous inquiète-t-elle ?

— Pas du tout. D’abord nous devons le reconnaître : la situation sécuritaire en Egypte s’est considérablement améliorée. C’est ainsi que les entreprises françaises se trouvent prêtes à investir en Egypte. Il faut également souligner que la sécurité absolue n’existe nulle part, le gouvernement égyptien fait de son mieux dans ce domaine.

— Au cours de la conférence, les pays arabes ont annoncé l’accord de près de 13 milliards de dollars à l’Egypte … Qu’en pensez-vous ?

— C’est un message positif aux investisseurs, en ce qui concerne l’avenir de l’économie égyptienne. C’est une décision qui donne plus de confiance aux investisseurs, surtout en ce qui concerne la capacité de l’Egypte à financer leurs projets.

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