A l'encontre de la loi, Morsi s'est arrogé le droit de nommer un nouveau procureur.
importantes des révolutionnaires : éloigner le procureur général Abdel-Méguid Mahmoud de son poste après les acquittements succes-sifs des symboles de l’ancien régime. Morsi a décidé dans sa déclaration constitutionnelle de s'est arrogé le droit de nom-mer un nouveau procureur.
limoger le procureur général Abdel-Méguid Mahmoud, qu’il avait échoué récemment à démettre de ses fonctions. Mais puisque cette décision s’inscrit dans le cadre d’une atteinte
à l’indépendance de la justice, elle ne fait qu’aggraver la crise entre le président et les juges. Une crise avait, en effet, éclaté le mois der-nier, lorsque Morsi avait tenté de remplacer Abdel-Méguid Mahmoud, nommé en 2006 sous Moubarak et mis en cause pour sa ges-tion jugée trop laxiste des procès des anciens responsables d’Egypte, en le nommant ambas-sadeur au Vatican. Cette volonté d’écarter le
procureur avait été dénoncée à l’époque par de nombreux magistrats comme une ingérence de l’exécutif dans les affaires de la justice, et avait aggravé les relations déjà difficiles entre la présidence et une grande partie du pouvoir judiciaire. « L’Egypte avait besoin d’une réforme de la justice et le procureur général était un vestige de l’ère Moubarak. Mais accorder au président un pouvoir et une immunité absolus, ce n’est pas la manière de procéder », a commenté Heba Morayef, direc-trice pour l’Egypte de l’organisation Human Rights Watch. Cette fois, le président égyptien s’est arrogé le droit de nommer un nouveau procureur général en la personne de Talaat Ibrahim Mohamad Abdallah, qui se dit être l’un des symboles du Courant de l’indépendance au Club des juges. Agé de 54 ans, il est ainsi le plus jeune procureur de l’histoire de l’Egypte. Talaat Ibrahim, originaire de Tanta (gouverno-rat de Gharbiya), est devenu célèbre lorsqu’il a contribué à dévoiler le scandale des fraudes électorales en 2005. Ibrahim était aussi vice- président de la Cour de cassation et l’un des membres du comité formé par le Club des juges (pour dévoiler les fraudes électorales) en 2005. Il a ensuite été détaché au Koweït, dès 2007 et jusqu’à jeudi dernier, d’où il a dû revenir pour prêter serment. Une nomination qui reste rejetée par l’an-cien procureur général, Abdel-Méguid Mahmoud. Celui-ci a affirmé son attachement à la loi rendant impossible sa destitution.
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