Farag Al-Emari, président par intérim de la Fédération égyptienne de taekwondo.
Al-ahram hebdo : Quelle évaluation portez-vous quant à la saison 2014 qui vient de s’achever ?
Farag Al-Emari: La saison se divise en deux: activités nationales et internationales, et nous avons pu la clôturer avec succès. Cela, malgré les difficultés que j’ai affrontées dès mon arrivé à la tête de la Fédération en mai dernier, après la démission de l’ancien président Ahmad Al-Fouli. Pour sortir des problèmes, j’ai beaucoup travaillé. Ainsi, nous avons disputé des Championnats nationaux de toutes les catégories d’âges. Tandis que pour les activités internationales, les Egyptiens ont disputé cette saison un bon nombre de compétitions pour seniors, juniors et cadets. Les jeunes ont décroché des médailles aux Championnats du monde et ont prouvé que l’Egypte possède une nouvelle génération capable de rivaliser avec les meilleurs du monde. Les seniors ont remporté un nombre satisfaisant de médailles lors des différentes étapes du Grand Prix et en Coupe du monde.
Hedaya Malak, l'une des stars de l'équipe égyptienne. (Photo : AP)
— Quelles ont été les meilleures performances du taekwondo égyptien cette saison ?
— Les filles ont réalisé les meilleurs résultats. Lors de la finale du Grand Prix qui s’est achevé la semaine dernière au Mexique et qui regroupe les premiers 8 athlètes de chaque catégorie, l’Egypte a été représentée par 4 dames, pour la première fois de son histoire. L’Egypte possède 3 athlètes dans le top 8 du classement mondial et une athlète à la 9e place: Hedaya Malak (57kg, 19 ans), Nour Hussein (49kg, 21 ans), Radwa Réda (57kg) et Siham Al-Sawalhi (67kg). Au Mexique c’est Hedaya Malak qui a réalisé la meilleure performance égyptienne, en terminant 4e en individuel et en décrochant la médaille de bronze par équipe avec l’équipe de France. Il faut savoir que cette saison, Hedaya était la star de l’équipe en décrochant l’or à l’Open de Louqsor et l’Open de Bahreïn, l’argent à l’Open des Pays-Bas et l’Open d’Ukraine et le bronze à l’Open de Paris et l’Open d’Australie. Sa compatriote Radwa Réda était elle aussi une vedette de l’équipe en remportant l’or à l’Open de Paris, l’Open d’Allemagne, l’Open de Bahreïn et les Championnats d’Afrique, et le bronze à l’Open de Louqsor. Les deux autres filles ont elles aussi réalisé d’excellentes performances, ce qui améliore leurs classements mondial et olympique.
— Quel est le système pour se qualifier aux Jeux olympiques 2016 ?
— Les qualifications olympiques ont commencé cette saison. La Fédération internationale a effectué un classement olympique pour les poids olympiques, qui sera en fonction jusqu’au début de 2016, et les 6 premiers de chaque catégorie de poids seront qualifiés directement pour les Jeux olympiques de Rio de Janeiro 2016. Puis, il y aura des éliminatoires continentales, et le premier de chaque catégorie sera qualifié. Notre but est de nous qualifier avec le maximum d’athlètes à travers le classement olympique, ce qui sera possible pour les dames. Tandis que pour les hommes nous comptons nous qualifier avec les éliminatoires africaines.
— Et comment comptez-vous obtenir ces qualifications ?
— Nous devrons travailler de la même façon. Il faut que les Egyptiens disputent la saison prochaine le même nombre de compétitions internationales, afin d’améliorer leur classement et niveau. Pour offrir aux taekwondoïstes égyptiens la meilleure situation de progresser, nous cherchons actuellement un nouveau directeur technique étranger pour la sélection nationale. Il sera probablement espagnol. Et nous allons désigner un entraîneur égyptien à ses côtés. La sélection nationale a besoin aujourd’hui d’un entraîneur international possédant l’expérience nécessaire pour le progrès des Egyptiens, qui possèdent un talent extraordinaire. Mais ils ont besoin d’améliorer leur technique avec de nouveaux systèmes de jeu. C’est pourquoi il leur faut un entraîneur étranger. Nous avons planifié un programme de préparation pour les JO 2016, et le ministère de la Jeunesse et du Sport a approuvé notre programme. Il nous a aussi versé 250000 L.E. comme premier financement.
— Et comment se déroulent les préparatifs pour la 2e édition de l’Open de Louqsor qui aura lieu en février 2015 ?
— Tout va bien. Lors d’une réunion, Khaled Abdel-Aziz, ministre de la Jeunesse et du Sport, m’a assuré que le ministère allait nous verser des fonds. Nous avons besoin de 1,35 million de L.E. pour l’organisation de cette compétition, puisque nous offrons le séjour aux 5 premiers pays qui demandent une participation, et nous devrons aussi payer les frais de séjour des membres de la Fédération internationale et des arbitres de la compétition. Il faut préciser que la Fédération possède aujourd’hui un budget satisfaisant puisque cette année, pour la première fois, la branche de l’activité nationale a donné de l’argent. Par exemple, nous avons organisé le mois dernier un Championnat national de combat (-12 ans) avec en même temps le Championnat national de Poumsé (-8 ans et -10 ans). L’organisation de ces 3 championnats en même temps a témoigné de la participation de 950 athlètes, nous avons dépensé 65000 L.E. pour 85000 L.E. de recettes. Donc pour la première fois, la Fédération a réalisé des bénéfices, ce qui pourra nous aider à l’organisation de l’Open de Louqsor. Cette dernière compétition sera une étape très importante la saison prochaine, puisque nous visons à ce que nos athlètes récoltent de nombreux points pour la qualification olympique. L’Egypte a les capacités de remporter des médailles olympiques.
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