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Gloire à la révolution Ukrainienne

Yasser Moheb, Mardi, 02 décembre 2014

Le documentaire ukraino-hollandais, Maidan, de Sergeï Loznitsa, réussit à capturer des moments historiques pris sur le vif. Projeté au Caire, il prend tout son sens quatre ans après le 25 janvier.

Gloire à la révolution ukrainienne
Dans Maidan, les masses révolutionnaires parlent d’elles-mêmes.

Présenté au Festival de Cannes 2014 en séance spé­ciale, Maidan est l’histoire de la place centrale de Kiev, capitale de l’Ukraine. Dès novembre 2013, c’est là sur cette Maidan — (place), qui se prononce de la manière en arabe (midan) — que des citoyens de toutes générations se ras­semblent pour protester contre le régime du président Viktor Ianoukovitch. Ce dernier sera obligé de renoncer au pouvoir fin mars.

C’est donc de novembre à février que le réalisateur ukrainien — né en Biélorussie — Sergeï Loznitsa a filmé Maidan, à travers lequel il essaie de livrer son témoignage. Son documen­taire retrace le début du mouvement jusqu’à la destitution du président en février 2014, et s’arrête quelques jours avant l’élection présidentielle du 25 mai de la même année.

Dans le but d’immerger les specta­teurs dans la révolution de son pays, le réalisateur, avec ses deux codirecteurs de la photo, montrent de très longs plan-séquences. On voit alors progresser une foule pacifique, des slogans qui se déclenchent et se propagent, de l’agen­cement des barricades, allant jusqu’à l’attaque de la police anti-émeutes et le décès des premiers manifestants, quali­fiés de « héros » de cette révolution.

Monté en cette succession de plans fixes, le film (projeté dans le cadre du Panorama du film européen) n’est porté par aucun commentaire, ni voix-off. Uniquement des images brutes qui per­mettent de percevoir et de saisir cer­tains slogans révolutionnaires assez ardents.

Intentionnellement, les discours et les chants qui enflamment la place restent hors champ. Ils se propagent par le son au lieu d’être montrés par l’image. Plusieurs slogans surgissent, mais ce n’est pas la situation politique qui captive le cinéaste. Ce qui l’en­thousiaste, ce sont ces moments histo­riques où il voit son peuple se rebeller, cherchant sa liberté et devenu irréduc­tible.

A la fin du documentaire, on voit les centaines de bougies et des fleurs ren­dant hommage, sous la pluie, aux vic­times de la révolution. Elles sont nom­breuses.

En dépit d’une longueur assez ennuyeuse dans nombre de séquences et d’une répétition parfois déroutante sur le plan des idées, Maidan reste une oeuvre importante de par son thème et les sentiments et les faits qu’elle relate .

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