Dans Maidan, les masses révolutionnaires parlent d’elles-mêmes.
Présenté au Festival de Cannes 2014 en séance spéciale, Maidan est l’histoire de la place centrale de Kiev, capitale de l’Ukraine. Dès novembre 2013, c’est là sur cette Maidan — (place), qui se prononce de la manière en arabe (midan) — que des citoyens de toutes générations se rassemblent pour protester contre le régime du président Viktor Ianoukovitch. Ce dernier sera obligé de renoncer au pouvoir fin mars.
C’est donc de novembre à février que le réalisateur ukrainien — né en Biélorussie — Sergeï Loznitsa a filmé Maidan, à travers lequel il essaie de livrer son témoignage. Son documentaire retrace le début du mouvement jusqu’à la destitution du président en février 2014, et s’arrête quelques jours avant l’élection présidentielle du 25 mai de la même année.
Dans le but d’immerger les spectateurs dans la révolution de son pays, le réalisateur, avec ses deux codirecteurs de la photo, montrent de très longs plan-séquences. On voit alors progresser une foule pacifique, des slogans qui se déclenchent et se propagent, de l’agencement des barricades, allant jusqu’à l’attaque de la police anti-émeutes et le décès des premiers manifestants, qualifiés de « héros » de cette révolution.
Monté en cette succession de plans fixes, le film (projeté dans le cadre du Panorama du film européen) n’est porté par aucun commentaire, ni voix-off. Uniquement des images brutes qui permettent de percevoir et de saisir certains slogans révolutionnaires assez ardents.
Intentionnellement, les discours et les chants qui enflamment la place restent hors champ. Ils se propagent par le son au lieu d’être montrés par l’image. Plusieurs slogans surgissent, mais ce n’est pas la situation politique qui captive le cinéaste. Ce qui l’enthousiaste, ce sont ces moments historiques où il voit son peuple se rebeller, cherchant sa liberté et devenu irréductible.
A la fin du documentaire, on voit les centaines de bougies et des fleurs rendant hommage, sous la pluie, aux victimes de la révolution. Elles sont nombreuses.
En dépit d’une longueur assez ennuyeuse dans nombre de séquences et d’une répétition parfois déroutante sur le plan des idées, Maidan reste une oeuvre importante de par son thème et les sentiments et les faits qu’elle relate .
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