Lachine rêve d'une médaille olympique.
Al-Ahram Hebdo : Que représente pour vous cette édition des Championnats d’Afrique ?
Sayed Lachine : Ces Championnats ont une grande importance pour conserver le titre du champion d’Afrique arraché les 2 dernières éditions en 2008 et 2010, et prouver la suprématie africaine de l’Egypte, surtout face au Nigeria, qui a dominé le podium durant les années 1990 et le début des années 2000. Cette compétition tire également son importance par le fait qu’elle qualifie la sélection à la Coupe du monde prévue en 2013 en Chine. Notre objectif est d’occuper la première place en individuel, en double et en équipe pour pouvoir se qualifier, car c’est la première uniquement qui sera qualifiée. Mais il faut dire que la compétition ne sera pas facile, car des sélections très fortes et de très haut niveau comme le Congo et le Nigeria y participent.
— Vous êtes le premier Egyptien à avoir atteint le stade des 8es de finales lors des JO à Londres 2012. Comment évaluez-vous cette performance et comment avez-vous atteint ce niveau ?
— Cette performance est d’une grande importance pour moi pour plusieurs raisons. Premièrement, il s’agit d’une importante expérience au niveau mondial, car j’ai eu la chance de jouer avec des pongistes très forts et de très haut niveau. Cette expérience exceptionnelle m’a beaucoup aidé à découvrir mes points forts et aussi les points faibles pour les améliorer. Deuxièmement, c’est mon premier exploit au niveau olympique, car j’ai participé aux JO de Pékin 2008, mais je n’ai pas pu réaliser de bonnes performances. Cela prouve que je suis sur la bonne voie, car j’ai beaucoup amélioré mon niveau durant les 4 dernières années.
Atteindre le stade des 8es de finales est un exploit, car la concurrence était très rude avec la présence de grandes nations de la discipline comme la Chine, la Corée et le Japon. La compétition était également très dure avec les pays européens comme la France et l’Allemagne, qui ont recours à des pongistes chinois. Ces pays intègrent ces pongistes à leurs sélections et leur accordent la nationalité européenne pour donner de force à leur équipe. D’autre part, j’ai pu atteindre ce niveau à travers un programme intensif de préparation qui a commencé au début de l’année 2011. J’ai effectué avec la sélection 3 stages de préparation : 2 en Chine et un en Grèce.
— Le tennis de table est un sport qui ne réalisait pas de bonnes performances pour l’Egypte. Pensez-vous que l’état de cette discipline puisse s’améliorer dans l’avenir ?
— Je crois que la discipline est en progression. Il est vrai que la discipline était en régression au cours des 20 dernières années, car la Fédération ne nous accordait aucun intérêt. Il n’y avait ni bon encadrement technique, ni stages de préparation suffisants. Ce n’est qu’au début des années 2000 que la situation a un peu changé, à la suite du changement du directeur de la Fédération, et par la suite le changement de l’encadrement technique. La Fédération a commencé en 2006 à former une nouvelle équipe junior pour l’engager sur le chemin du professionnalisme.
Quant à la génération la plus âgée comme la mienne, la Fédération a commencé à nous accorder un intérêt en nous fournissant des stages d’entraînement à l’extérieur, et en recrutant un expert chinois qui a beaucoup amélioré le système d’entraînement. J’ai l’ambition que le tennis de table connaisse un vrai essor lors des prochaines années si l'on suit le même système.
— Quels sont vos objectifs à l’avenir et vos requêtes pour poursuivre votre élan ?
— J’ai beaucoup d’ambitions et d’objectifs à réaliser. Ma performance aux JO de Londres représente le début de mon succès. Ainsi, j’aspire à poursuivre mon parcours pour les JO de Rio De Janeiro 2016. Je rêve bien sûr d’une médaille olympique. Mais pour la réaliser, j’ai besoin de plus d’intérêt et d’attention de la part de la Fédération. J’ai besoin d’un programme de préparation stricte et d’un bon nombre de tournois internationaux à disputer pour acquérir plus d’expérience. Je réclame que le tennis de table soit plus médiatisé, car nous sommes négligés de point de vue médiatique, et ce, bien que cette discipline jouisse d’une grande popularité en Egypte .
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