La BD connaîtra un véritable engouement grâce aux jeunes.
(Photo : Mohamed Maher)
La BD est-ce le 9e art ? Un art de masse? Un art d’ados? Est-ce le fast-food de l’imaginaire? Le drive-in de la création? La littérature du 3e millénaire? La bande dessinée, comics ou manga, comme tous les modes d’expression vivants, refuse l’analyse.
A l’approche socio-historique internationale, la BD constitue dans son ensemble un panorama vivant, capable de refléter la société et ses métamorphoses quotidiennes. C’est dans cette optique, centrée essentiellement sur le futur de cet art, et sur sa position actuelle sur la scène artistique locale et régionale, qu’une première semaine de BD (BECA) vient de se tenir en Egypte.
Cette initiative avait comme ambition de rassembler toute une nouvelle génération d’auteurs et d’illustrateurs égyptiens, avides de changement, surtout après la révolution du 25 janvier. Une date qui a donné lieu à l’effervescence de la BD en Egypte.
A citer non seulement l’éminente revue Tok Tok, lancée par un groupe de caricaturistes égyptiens au lendemain de la révolution, mais aussi la fameuse expo « Rétrospective » du grand maître Golo, remportant il y a presque six mois un grand succès à l’Hôtel Viennoise au centre-ville. Question d’expertise, mais aussi de marketing et de financement, pour assurer à la BD une bonne fréquentation du public !
En pixels
Internet, nouvelle frontière de la BD ?
Sans doute, affirme Noha Abbas, rédactrice en chef de Magnoon (fou), une première revue électronique égyptienne consacrée à la BD. « Autres les dessins, le web nous permet d’ajouter des chansons, des vidéos, des effets sonores, de communiquer avec les lecteurs, de zoomer sur une image. De quoi maximaliser le plaisir des récepteurs et le nôtre », fait-elle remarquer, ajoutant que le seul problème actuel est qu’il faut être équipé en tablettes.
Car la revue possédant actuellement quelque 130000 admirateurs doit être téléchargée en utilisant l’application Apple Newsstand et Android Apps sur Google Play ou App Store. Lancé en février 2014, le site mensuel en question a permis aux bédéistes arabes d’accéder directement à leur cible, sans intermédiaire. « Le numérique change les procédés de la commercialisation : vente en ligne d’albums, diffusion et distribution sur commande, etc. », poursuit Noha Abbas, qui étudie de près les différents modes de réception, les attentes, les pays qui rentrent le plus sur leur site, etc. Et ce, afin de mieux cerner l’évolution des goûts. « On ne peut plus exécuter 6 cadres par page, comme on le faisait sur papier auparavant. Maintenant avec Ipad, on est obligé de se tenir à 2 cadres par page », dit-elle. Et encore la BD va connaître beaucoup de mouvements.
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