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Onu : Le discours très attendu d’Al-Sissi

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 16 septembre 2014

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi se rend à New York du 21 au 25 septembre, pour assister à l'Assemblée générale des Nations-Unies. L'occasion pour le chef de l'Etat d'exposer la situation en Egypte après le 30 juin.

Al-Sissi et Ban Ki-moon
Al-Sissi a été invité par Ban Ki-moon à la 69e session de l'Assemblée générale de l'Onu. (Photo: AP)

Dans quelques jours, le président égyptien Abdel-Fattah Al-Sissi se rendra pour la première fois aux Etats-Unis depuis son arrivée au pouvoir en juin 2014. Sissi sera à New York du 21 au 25 septembre dans le cadre de la 69e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Il participera aussi aux travaux du sommet 2014 sur le changement climatique.

A l’approche de ce rendez-vous international, tous les regards sont tournés vers cette visite qui représente une étape importante dans la transition politique égyptienne. Une source diplomatique ayant requis l’anonymat estime que « cette visite a une grande importance car c’est la première rencontre internationale à laquelle assiste Al-Sissi depuis son élection. Devant les représentants de tous les pays du monde, Sissi voudra exposer sa vision du développement et de la croissance de l’Egypte après le 30 juin ».

A cette grand-messe de la diplomatie internationale, plus de 130 chefs d’Etat et de gouvernement ont l’occasion d’exprimer leurs visions des problèmes du monde. Pour le politologue Yousri Al-Azabawi, du Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, le principal enjeu pour l’Egypte est de rectifier l’image négative qui l’affecte depuis le 30 juin. « Cette visite sera une bonne occasion pour corriger l’image de l’Egypte. Certains pays, avec en tête les Etats-Unis, continuent à avoir des réserves vis-à-vis de l’Egypte après l’éviction du régime des Frères. Mais la donne est en train de changer ».

Les relations entre Le Caire et Washington se sont en effet détériorées suite à la destitution du président islamiste Mohamad Morsi en juillet 2013. Washington avait alors décidé de suspendre son aide militaire au Caire, qui s’élève à 1,5 milliard de dollars par an.

Lors de la présidentielle, les Etats-Unis avaient aussi exprimé des réserves sur ce qu’ils ont qualifié « d’environnement politique limité » dans lequel le scrutin s’était déroulé, appelant le nouveau gouvernement à accélérer les réformes concernant les droits de l’homme.

Un léger changement de ton américain commence pourtant à se faire sentir. En avril dernier, Washington a débloqué 650 millions de dollars pour soutenir l’Egypte dans sa lutte contre le terrorisme. Le premier ministre, Ibrahim Mahlab, à la tête d’une délégation égyptienne, avait participé, en août dernier, au sommet Etats-Unis/Afrique tenu à Washington. Suite à sa visite, le premier ministre égyptien avait affirmé que sa rencontre avait été une occasion d’éclaircir la vision égyptienne de l’avenir et que les responsables américains s’y étaient montrés réceptifs.

Dossiers régionaux

Si l’amélioration de l’image de l’Egypte sera le premier objectif de cette visite, certains dossiers régionaux devraient aussi être discutés. « On peut s’attendre à ce que la lutte contre le terrorisme soit en bonne place dans le discours de Sissi devant l’Assemblée. Les crises palestinienne, syrienne et libyenne seront sûrement très visibles dans le discours égyptien », estime le chercheur Al-Azabawi.

Des rencontres avec la communauté égyptienne vivant à New York sont aussi attendues. Beaucoup estiment que Sissi pourrait rencontrer le président américain en marge de l’Assemblée générale. Mais l’enjeu reste le retour de l’Egypte dans les bonnes grâces de la communauté internationale. Sissi devra convaincre ses homologues étrangers que l’Egypte est sur la bonne voie.

L’Europe et les Etats-Unis comptent sur l’Egypte pour les soutenir dans leur guerre contre l’Etat Islamique (EI). Une aide qui pourrait se faire en échange d’un changement de ton face à la politique intérieure de l’Egypte. « Il faut dire que l’Egypte a déjà commencé à regagner sa place de leader arabe devant le monde entier », conclut Al-Azabawi .

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