La société Centamin défraie la chronique depuis plus de 10 ans. C’est en 2001 que l’on trouve les racines du litige actuel.
L’histoire de la société Centamin en Egypte a commencé par la promulgation de la loi 222 de l’année 1994 qui créait une joint-venture entre Centamin et l’Autorité égyptienne des ressources minérales (EMRA). La loi donnait à la société le droit d’exploration de 5 830 km2, mais laissait aux parties concernées le soin de préciser, à l’issue de la phase d’exploration, la superficie consacrée à l’exploitation commerciale. Ce chiffre devait être ensuite approuvé par le ministre de l’Industrie à l’époque, Ali Al-Saïdi.
Selon Seifeddine Hassan, directeur des affaires juridiques de l’EMRA, le ministre n’avait ensuite pas respecté l’accord, décidant sans consulter la société de ne lui accorder que 3 km2 pour l’exploitation. « C’est très peu, on a fait nos recherches et la superficie minimum dans le monde est de 60 km2 », précise Hassan. La société a alors eu recours à l’arbitrage international en 2001. Dans le même cours — opaque — des événements, le président de l’EMRA, Ahmad Sweidan, qui a fait de la prison pour cette affaire, avait transmis à la société un document lui accordant pour l’exploitation l’intégralité de la superficie d’exploration. « Il a commis une erreur. Bien sûr que ce document a été annulé : il n’aurait jamais dû exister », reconnaît Seifeddine Hassan.
En 2004, l’EMRA passe sous tutelle du ministère du Pétrole, et en 2005, le ministre du Pétrole décide de résoudre l’affaire à l’amiable en cédant à la société, au terme des négociations, un droit d’exploitation pour 160 km2. « Les équipements pour une usine d’or s’étendent sur plusieurs kilomètres. L’extraction de quelques grammes demande un travail énorme », précise encore Hassan. Mais Hamdi Al-Fakharani, qui est à l’origine du procès contre Centamin, estime : « L’Egypte aurait pu gagner l’arbitrage international mais les responsables n’ont pas bien défendu les intérêts de l’Egypte ». Hassan défend au contraire qu’ils avaient tout simplement « suivi le conseil de notre représentant dans l’arbitrage » .
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