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Bonne année! (nilotique)

Nasma Réda, Dimanche, 07 septembre 2014

Le 11 septembre est le premier jour de l'année nilotique. Basé sur le cycle lunaire, le calendrier de l’Egypte Antique compte trois saisons de quatre mois.

Bonne année ! (nilotique)

Le 11 septembre est une date marquante dans l’histoire égyptienne. C’est le premier jour du calendrier pharaonique, appelé aussi nilotique, en raison de sa forte relation avec le Nil et les travaux agricoles qui ont lieu au cours de l’année.

C’est à travers ce calendrier que les Egyptiens déterminent la période favorable à la moisson et aux récoltes. Cette année, le ministère du Tourisme a opté pour le gouvernorat de Minya en Haute-Egypte pour y tenir les célébrations de l’année pharaonique.

« Les Anciens Egyptiens avaient un génie exceptionnel. Ils avaient pu déterminer les dates de crues en se basant sur l’étoile très brillante de Sirius (Sotis en grec) », explique Abdel-Halim Noureddine, ancien secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA).

Le lever du soleil du 11 septembre de chaque année marque le premier jour du calendrier, « un calendrier qui est toujours considéré, selon les meilleurs spécialistes, comme le seul calendrier intelligent qui ait jamais existé », reprend Noureddine.

Les Anciens Egyptiens utilisaient pour leur datation le cycle lunaire qui compte 354 jours, soit un décalage de 11 jours par rapport à l’année solaire. Les douze mois comptaient chacun alternativement 29 ou 30 jours. Tous les 32 ou 33 ans, le début de l’année lunaire coïncide avec le début de l’année solaire.

C’est vers 3000 av. J.-C., sous la IIIe dynastie, et plus précisément sous le règne du roi Djoser, que l’Egypte se dote d’un calendrier précis dépendant sur l’étoile la plus brillante du ciel, Sirius. Les Egyptiens divisent l’année en 3 saisons de 4 mois. Chaque mois est divisé en 3 semaines de 10 jours chacune.

Après des années, les Anciens Egyptiens se rendent compte qu’il manque un quart de journée supplémentaire par année. « Lorsque les Egyptiens se rendirent compte qu’il manquait un jour tous les quatre ans, vers la fin de l’époque pharaonique, sous Ptolémée III, le décalage est partiellement corrigé par les prêtres astronomes. On ajouta un jour tous les quatre ans », poursuit Noureddine.

Akhet, Peret, Chémou

La première saison est Akhet. Le premier jour de la saison d’Akhet, qui est aussi le premier jour de l’année, correspond au début de la crue. C’est une saison de surveillance des terres et de préparation des digues et des canaux. Le paysan ne pourra commencer son travail qu’avec le recul de l’eau qui recouvre les champs. Vient ensuite la 2e saison, Peret, celle de la germination qui commence en novembre et se termine en mars. Quand la terre est préparée, le paysan effectue les semailles. La dernière opération consiste à semer les grains dans la terre fertilisée par le limon.

Peret commence par le mois de Tybi, qui signifie offrande. La troisième et dernière saison est celle des récoltes, Chémou. Quand les champs sont à maturité, le paysan procède à la récolte. Le blé est coupé à l’aide d’une faucille à dents. Les moissonneurs récoltent seulement les épis, la paille reste sur le champ. Le travail se fait rapidement et est souvent rythmé par un joueur de flûte. Dans les moments de repos, des servantes apportent à boire aux hommes. Les épis sont ensuite rassemblés en gerbes. Le mois d’Epiphi est le mois de la récolte, avant le mois de Mésori, signifiant la naissance de Rê, dieu égyptien du soleil dont Héliopolis fut le principal lieu de culte. On le considérait comme le dieu créateur de l’univers, le dieu de l’Etat et de la justice. Mésori est le dernier mois du calendrier et le 4e mois de la saison Chémou. « Ce calendrier était un système de vie pour les Anciens Egyptiens. L’astrologie a su organiser leur temps. Ils en dépendaient non seulement pour l’agriculture, mais aussi pour la navigation », reprend Noureddine. Aujourd’hui, les calculs des prêtres de l’Egypte Antique n’ont toujours pas pris de ride, malgré le temps qui passe.

La saison Akhet :

Thôt, 1er mois. Du 11 septembre au 10 octobre.

Phaophi, 2e mois. Du 11 octobre au 9 novembre.

Athyr, 3e mois. Du 10 novembre au 9 décembre.

Choiak, 4e mois. Du 10 décembre au 8 janvier.

La saison Peret :

Tybi, 5e mois. Du 9 janvier au 7 février.

Méchir, 6e mois. Du 8 février au 9 mars.

Phaménoth, 7e mois. Du 10 mars au 8 avril.

Pharmouthi, 8e mois. Du 9 avril au 8 mai.

La saison Chémou :

Pachons, 9e mois. Du 9 mai au 7 juin.

Payni, 10e mois. Du 8 juin au 7 juillet.

Epiphi, 11e mois. du 8 juillet au 6 août.

Mésori, 12e mois. du 7 août au 10 septembre.

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