En raison des évolutions compliquées au Moyen-Orient, il est logique de se poser deux questions sur l’Administration américaine. La première: Les Etats-Unis ont-ils abandonné leurs projets de renversement des régimes arabes en formant une alliance avec ce qu’il convient d’appeler «
l’islam politique », dont les limites ont, selon toute vraisemblance, dépassé la confrérie des Frères musulmans et les organisations
takfiries? La seconde est: Est-ce que les Etats-Unis sont prêts à faire partie d’une coalition contre le terrorisme ?
Les deux questions représentent un défi aux déclarations attribuées au président américain Barack Obama, faites au lendemain de l’exécution barbare du journaliste américain James Folly et les menaces de récidiver si les raids américaines sur les fiefs de Daech ne s’arrêtent pas. Lorsqu’Obama a appelé les Iraqiens et les Syriens à s’unifier face au « cancer de Daech », il n’a pas évoqué un rôle américain dans l’éradication de ce mal, mais il a fait porter la responsabilité aux gouvernements et aux peuples du Moyen-Orient. Ces propos insinuent une probable absence américaine dans la lutte contre le terrorisme, bien que médiatiquement, c’est le contraire qui est véhiculé, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe.
Plusieurs facteurs confirment cette tendance euro-américaine à ne pas s’engager dans cette lutte antiterroriste. Premièrement: les organisations extrémistes sont devenues des outils aux mains des Américains pour réaliser les objectifs annoncés il y a quelque temps par James Wales, ex-président des services de renseignements américains. Il a dit: « Nous secouerons les régimes arabes par l’intermédiaire de leurs peuples ». Deuxièmement : l’appel à former une coalition pour lutter contre Daech signifie que les Etats-Unis seront avec la Russie au sein de la même coalition à un moment où le conflit entre eux s’aggrave sur l’Ukraine. Entrer dans une telle coalition amènerait Washington à côtoyer l’Iran et la Syrie, parce qu’il est impossible de former une coalition effective sans l’Iran et la Syrie. Troisièmement: il est impossible de former une coalition internationale et régionale sans compter sur le rôle turc, qui s’avère être le soutien le plus important de Daech. Quatrièmement: Les Etats-Unis seront contraints de se désengager de leur alliance avec les Frères musulmans et les organisations extrémistes, et former un partenariat avec l’Egypte s’ils veulent combattre le terrorisme.
A la lumière de tous ces calculs, il est impossible que Washington s’implique dans cette coalition contre Daech.
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