« Une campagne pour combattre l’athéisme ». Voilà ce qu’annonce le ministère des Waqfs (biens religieux) et le ministère de la Jeunesse et du Sport. Le sujet a suscité quelques réactions dont celle publiée dans le site The Monitor, the Pulse of the Middle East. « Il est étonnant que les appareils de l’Etat égyptien décident d’envahir le monde des athéistes alors qu’ils n’ont aucune information qui leur permette de contrôler le phénomène », écrit l’auteur de l’article. Depuis plus d’une année, plusieurs articles et émissions de télé se sont penchés sur l’athéisme et sa pseudo-propagation dans la société égyptienne, surtout parmi les jeunes. La responsable de la campagne au sein du ministère de la Jeunesse, Neamat Satti, a déclaré au site : « La propagation du phénomène a poussé les appareils de l’Etat à lancer cette campagne » et, en réponse à une question sur les chiffres de l’athéisme, celle-ci dit: « Il n’y a aucune statistique qui montre cela et il n’y a aucune preuve sur la propagation ». De quoi perdre son latin, non? Sur quelle base donc les deux ministères vont-ils engager leur bataille contre l’athéisme? Satti continue quand même: « La campagne va exploiter la technologie et les réseaux sociaux pour atteindre les jeunes athées et pour répondre à leurs questions et analyser les troubles qui les poussent à l’athéisme. Nous créerons un site web intitulé Réfléchis à deux fois dont l’objectif est la sensibilisation de la société aux dangers de plusieurs phénomènes comme l’addiction à la drogue, le fondamentalisme et l’athéisme ».
Un cheikh dans le collimateur
« Le procureur général, Hicham Barakat, a chargé un juge de prendre les mesures nécessaires face aux deux plaintes présentées par le responsable de la daawa au Conseil des recherches islamiques dépendant d’Al-Azhar contre le cheikh Mohamad Abdallah Nasr, connu sous le nom du cheikh Mizo, pour atteinte à la religion et usurpation de qualité », écrit le site d’information Al-Bawaba News. De quoi s’agit-il? Le cheikh Mizo que l’on appelle le prêcheur de Tahrir, puisqu’il guidait la prière et faisait le prêche durant la révolution du 25 janvier, a, lors d’une émission de télé la semaine dernière, critiqué le recours au recueil d’Al-Bokhari qui englobe tous les hadiths du prophète et qui est la base de plusieurs fatwas, et qualifié ce recueil de plaisanterie. Cela a fait un tollé parmi les oulémas, le représentant du mufti de la République a appelé dans des propos publiés par le quotidien Al-Wafd à « combattre tous les extrémismes et ceux qui veulent s’éloigner des concepts de la charia ».
Un fondamentaliste rattrapé par son passé
Le cheikh Ossama Al-Qoussi avait émis, il y a dix ans, une fatwa selon laquelle le fiancé peut regarder sa fiancée pendant qu’elle prend sa douche. Cette fatwa a refait surface cette semaine dans les réseaux sociaux, et après 2 jours le cheikh en question, à son tour, a fait surface en déclarant que la fatwa date du temps où il était fondamentaliste. « Je dis aux Frères: crevez de rogne, il faut protéger les jeunes pour qu’ils ne soient pas les victimes de l’extrémisme comme moi. Les Frères musulmans mettent les cerveaux des jeunes au service de leur bureau de guidance et les salafistes les remettent à leurs cheikhs », a-t-il déclaré à une chaîne de télévision. Ces propos ont été repris par la presse: « Le cheikh a appelé les Egyptiens à construire le pays et à faire des donations au fonds Vive l’Egypte et a prié Dieu pour préserver le président Abdel-Fattah Al-Sissi ». En accusant les pro-Frères musulmans d’avoir ressorti cette fatwa pour se venger de lui.
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