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Nouveau délai pour le régime iranien

Maha Salem avec agences, Mardi, 22 juillet 2014

A l’issue d’une réunion à Vienne, l’Iran et les 5+1 se sont donnés 4 mois supplémentaires pour parvenir à un accord sur le nucléaire.

Nouveau délai pour le régime iranien
(Photo:AP)

Comme on pouvait s’y attendre, l’Iran et les pays du 5+1 (Russie, Grande-Bretagne, Etats-Unis, France, Chine et Allemagne) ont quitté Vienne (Autriche) après avoir décidé de se donner quatre mois supplémen­taires, jusqu’au 24 novembre, pour parvenir à un accord définitif sur le programme nucléaire de Téhéran. Après une série de six rounds de négociations suite à l’accord intéri­maire de novembre 2013, les deux parties n’ont rapproché leurs posi­tions que sur certains points, mais pas sur l’essentiel. Elles se sont entendues notamment sur la ques­tion du réacteur à eau lourde d’Arak, susceptible de fournir du plutonium pouvant entrer dans la composition de la bombe atomique, ainsi que sur une augmentation des inspections des sites nucléaires ira­niens. Mais des différends subsis­tent sur la question de savoir si l’Iran pouvait conserver la capacité à enrichir de l’uranium, qui sert à alimenter les centrales nucléaires pour la production d’électricité mais aussi — poussé à un niveau élevé — à la fabrication d’une arme atomique.

Le nombre de centrifugeuses (permettant d’enrichir l’uranium) est au coeur des désaccords.

Dès leur début, les négociations de Vienne s’annonçaient difficiles, et les points d’achoppement nom­breux. « Bien que nous ayons accompli des progrès tangibles dans certains domaines et que nous ayons travaillé ensemble à un texte, des désaccords significatifs subsis­tent sur certains sujets-clés », ont expliqué dans un communiqué le ministre iranien des Affaires étran­gères, Mohamad Javad Zarif et la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton.

Ainsi, malgré des mois de rudes discussions, les positions restent inconciliables. Pour preuve, aucune date n’a été fixée pour l’instant pour la reprise des négociations. Une rencontre en août au niveau des experts a simplement été évo­quée.

A quoi donc servent ces quatre mois supplémentaires ? Pour le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, cette prolongation devrait permettre à Téhéran « de faire enfin les choix indispensables pour parvenir à un accord complet, crédible et durable ». Plus virulent, son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, a averti que « les négociations ne pourraient pas être poursuivies éternellement et que l’Iran devait montrer qu’il est prêt à dissiper tous les doutes ». En effet, nombreux sont ceux qui craignent que ce sursis ne soit uni­quement en faveur de Téhéran. C’est notamment l’avis de Dr Ibrahim Abbas, politologue au Centre des Etudes Stratégiques et Politiques (CEPS) d’Al-Ahram au Caire. « L’Iran profite de la situa­tion actuelle de la région qui est secouée par plusieurs crises dans plusieurs pays. Profitant de la situation en Iraq notamment et du poids de l’Iran dans ce pays, Téhéran exerce des pressions sur l’Occident : Une intervention ira­nienne pour trouver une issue à ces crises en échange de davantage de gains », explique Dr Abbas.

Or, il s’agit là d’un jeu risqué. Rares sont les parties qui favorisent une intervention de Téhéran dans les crises régionales, même si le rôle iranien n’est pas négligeable. Tout au plus, une éventuelle inter­vention iranienne ferait partie d’un marchandage sur la question du nucléaire .

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