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Palestine: Le massacre continue

Maha Salem avec agences, Mardi, 15 juillet 2014

Malgré un accord de principe à la proposition égyptienne de trève, Israël maintient la pression sur le Hamas. L’objectif est aussi de le discréditer aux yeux de la communauté internationale

Après le massacre, le Hamas pris au piège
(Photo:Reuters)

Israël a stoppé mardi momentanément ses raids aériens et tirs d’artillerie sur la bande de Gaza. Mais il est encore difficile de savoir si la proposition égyptienne de trêve va se traduire en une cessation des hostilités. Rejetée par le Hamas, cette proposition a été officiellement acceptée mardi matin par le cabinet de sécurité israélien, selon un porte-parole du premier ministre israélien (voir page 8). Cette approbation de principe ne signifie pas forcément que l’Etat hébreu stoppera son agression. Car d’une part, l’unanimité fait défaut au sein du gouvernement israélien. Certes, six ministres ont voté en faveur de la proposition égyptienne, selon la radio publique israélienne. Mais, deux faucons, dont le chef de la diplomatie, Avigdor Liberman, qui avait déjà annoncé, il y a quelques jours, qu’il rompait son alliance politique avec le parti Likoud, ont voté contre.

D’autre part, Israël a clairement averti, selon la radio publique que son armée « rapperait avec force » le Hamas, si les attaques à la roquette continuaient. Par cet accord, Israël veut surtout gagner la sympathie internationale, faisant porter la responsabilité de toute recrudescence à venir au refus du Hamas. Il s’agit aussi d’isoler davantage le Hamas sur le plan international.

L’offensive des derniers jours visait avant tout à neutraliser le Hamas et ses tirs de roquettes. Ces frappes ont atteint notamment des installations des brigades Ezzeddine Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, mais n’ont pas provoqué de victimes.

Pour la première fois depuis ce nouveau conflit, une roquette tirée de Syrie est tombée sur le Golan occupé par Israël, sans pour autant faire de victime. Le porte-parole de l’armée, le général Moti Almoz a annoncé que l’armée a répliqué par des tirs d’artillerie visant des positions des forces régulières syriennes et a assuré que des cibles touchées ont été identifiées. En outre, l’armée israélienne a indiqué que plusieurs roquettes avaient été tirées depuis le Liban sur la Galilée occidentale. Depuis le début de l’opération baptisée « Bordure protectrice », l’armée israélienne a précisé avoir riposté avec des tirs d’artillerie et a émis une plainte auprès de l’Onu. Israël a également frappé le Hamas en Cisjordanie arrêtant 5 leaders du mouvement à Naplouse et à Jénine, ont indiqué à l’AFP des sources de sécurité palestiniennes.

La nouvelle spirale de violences a été enclenchée après l’enlèvement en juin et le meurtre de 3 étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des extrémistes juifs. Ce conflit est le plus meurtrier depuis l’offensive de novembre 2012, qui visait déjà à faire cesser les tirs de roquettes de Gaza : 177 Palestiniens et 6 Israéliens avaient été tués en une semaine.

Protection internationale ?

Profitant de la position de Ban Ki-moon, le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé à l’Onu de placer l’Etat de Palestine sous la « protection internationale » des Nations-Unies à la suite de la détérioration de la situation dans la bande de Gaza. Selon un communiqué de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), Abbas réclame aussi la création immédiate d’une commission d’enquête. « La direction palestinienne est déterminée à prendre des mesures concrètes pour faire face à la situation horrible à Gaza », a souligné Hanane Achraoui, membre du comité exécutif de l’OLP, dans ce texte. Le président Abbas a déjà demandé à la Suisse, dépositaire de la 4e Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre, de réunir les parties contractantes à cette convention de 1949, afin de leur demander de sanctionner Israël en tant que « puissance occupante » et donc responsable de la sécurité des civils. Son accession au rang d’Etat non membre à l’Onu a déjà permis aux Palestiniens de signer plusieurs conventions internationales, dont les Conventions de Genève. Ils se réservent le droit de poursuivre leur adhésion à d’autres conventions et traités internationaux. Parmi les obligations de la puissance occupante, spécifiées dans l’article 49 de la Convention, figurent l’interdiction des transferts forcés et des déportations de masse ou individuelles, celle de la destruction des biens mobiliers ou immobiliers, sauf si celle-ci est rendue « absolument nécessaire par les opérations militaires » et celle de la modification du statut des fonctionnaires ou des magistrats. Enfin, la direction palestinienne compte demander une réunion d’urgence du Conseil des droits de l’Homme de l’Onu à Genève à propos de la dégradation des conditions à Gaza et des violations par Israël du droit international et de la législation humanitaire internationale.

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